Chronique 120-122: La Plainte du Néant

La Plainte du Néant:

L’événement eut lieu sur le continent d’Élode durant la période entre l’an 119 et l’an 122. Le texte suivant est une description sommaire de cet événement permettant aux joueurs de mieux s’orienter dans l’évolution de leurs personnages en plus d’aider la mise en place de nouveaux concepts pour notre saison de retour au jeu.

– Description générale –


À la fin de l’hiver 120, de façon simultanée à travers le continent, plusieurs Brumelances* mineures se sont désactivées soudainement alors que d’autres ont gagné en puissance ainsi qu’en efficacité. Cela a notamment eu pour effet de modifier grandement les trajets des vents de Brume à travers le continent. De ce fait, plusieurs routes et régions normalement accessibles se sont retrouvées isolées alors que des régions auparavant inaccessibles sont devenues plus facilement praticables.(*Les Brumelances sont des monolithes de taille variable qui semblent protéger des vents de Brume ou bien des trop grandes concentrations de celui-ci à travers le monde. La majorité des grandes villes d’Élode se retrouvent à proximité ou bien directement bâties autour des Brumelances majeures du continent. Les Brumelances mineures existent en périphérie de leur équivalentes plus massives et agissent comme une toile de protection étendue. Là où se retrouvent les Brumelances, très peu d’Entités de Brume ou bien de catastrophes liées à la Brume surviennent. )Au courant des deux dernières années, les brumelances, normalement constantes dans leur efficacité, observèrent une instabilité irrégulière et imprévisible. Cette anomalie, surnommée la Plainte du Néant à travers le continent**, rendit les déplacements pour les caravanes, les voyageurs et les patrouilles militaires pratiquement impossible entre les grands centres. Les nations durent s’adapter devant cette crise aux proportions continentales.(**La Plainte du Néant est l’appellation que la majorité utilise à travers le continent d’Élode afin de décrire l’événement cataclysmique qui s’est déclenché lors de l’hiver 120. Ce nom découle du son particulier entendu à travers le continent lors des changements dans l’activation des Brumelances. Un son s’apparentant à des gémissements profonds fut entendu pendant plusieurs jours lors des événements initiaux. À travers les deux ans d’instabilités, à chaque fois que des changements se faisaient percevoir vis-à-vis des Brumelances, ce son réapparaissait soudainement. Depuis quelques mois, la Plainte du Néant n’a pas été entendue.)Heureusement, depuis la fin de l’hiver 122, les Brumelances semblent s’être stabilisées, permettant la reprise des caravanes et de l’exploration de territoire. De plus, certaines zones autrefois moins accessibles à cause des vents de Brume sont désormais plus praticables, alors que d’autres sont devenues instables et désormais inaccessibles.Géopolitique d’ÉlodeD’un point de vue géopolitique, cela a eu des effets variables sur les interactions entre les provenances d’Élode ainsi que sur leur structure interne. Certaines provenances ont subi des répercussions plus grandes que d’autres face à cet évènement. Cela aura pour effets d’apporter des changements sur la situation géopolitique de certaines nations qui pourront se ressentir durant la prochaine saison.Parmi les changements les plus importants, notons la montée en influence fulgurante et agressive des voies ancestrales au Vigmark. Cette philosophie est maintenant la plus populaire auprès des vigmars et aura même taillé sa place à CaelenbrinÉgalement, une branche au sein de l’Ordre d’Élode prit ses distances des fondements de l’organisation et se rapprocha de la noblesse d’un duché de la Marche Exilée, créant une alliance insoupçonnée et novatrice.-Mévose/Rivesonge-Mévose ainsi que Rivesonge n’auront pas été épargné par cet évènement. En effet, pendant les deux dernières années, la zone mévosien fut de nouveau inaccessible et prisonnière de la Brume. De ce fait, les groupes en présence sur le territoire furent isolés du reste du monde. Lorsque les Brumelances retrouvèrent leur pleine efficacité, certains regroupements vivant en Rivesonge avaient complètement disparu et ceux toujours présents percevaient n’avoir passé qu’un seul hiver dans ce brouillard, alors que deux ans s’étaient écoulés partout ailleurs sur le continent.À l’aube de la réouverture du passage vers Mévose, les anciens regroupements du territoire devront naviguer avec de nouvelles délégations et vivre avec une géopolitique changeante dans le continent.-Objets magiques-Un peu partout où les vents de brume furent les plus instables, notamment à Rivesonge, il put être observé que les objets magiques perdirent leurs propriétés. Excepté certains artefacts particulièrement puissants, c’est presque la totalité des objets magiques mineurs qui devinrent des objets communs, dénués de capacités mystiques.*(Note HRP) La décision sur le retrait de certains objets magiques a été prise afin d’arrimer la réalité terrain avec le changement de règle sur la création d’objet magique qui a été retiré du système. De plus, cette décision permettra à l’équipe BL de retirer certains objets magiques plus mineurs de trames qui ne seront pas poursuivis lors de la prochaine saison.-Origine de cet évènement-En Élode, depuis les deux dernières années, les mystiques et érudits étudient la Plainte du Néant afin de comprendre ses origines et tenter de prévoir si ce phénomène pourrait se produire à nouveau. Pour l’instant, aucune hypothèse n’a été retenue quant à la source de ce cataclysme ainsi que sur sa possible résurgence.Implication pour les anciens et nouveaux groupesIl sera possible pour les joueurs ayant déjà participés aux activités de Brumelance d’incarner le même personnage, et il sera de leur ressort de voir comment la Plainte du Néant aura eu un impact sur leur évolution durant cette période. Cette “mise à niveau” dans le contexte de jeu est également un excellent moment pour voir arriver à Rivesonge de nouveaux visages.



Chronique I : Journal d’observation d’Orion de Mésière, fils de l’hiver

Sur le déroulement de la Plainte du Néant

10 mars 120: Cette journée s’annonçait normale, banale même. Une journée comme toutes les autres, mais il n’en fut rien. Vers la fin de l’après-midi, alors que le soleil était sur le point de se coucher, un son pouvait être entendu. Semblant provenir à la fois de très loin et de toutes les directions, ce qui était au début comme le sifflement lancinant du vent se mit à ressembler par moments à un long gémissement plaintif et douloureux. Nul animal ne peut émettre un tel son, surtout pas avec autant de force. Ce son horrible pouvait être entendu de partout dans notre village situé près du Lac Rouge. La plainte s’est poursuivie pendant des heures, et ce jusqu’aux petites heures de la nuit.

11 mars 120: Cela fait maintenant près d’une journée entière que ce son nous glace le sang. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, craignant que l’auteur de ce son ne se retrouve dans mes rêves. Je suis convaincu que ce qui se passe est l’œuvre d’une autre calamité provenant de la brume. Un sort de détection de la magie a suffit pour me confirmer qu’une énergie mystique se déplaçait à grande vitesse. J’ai fait des rituels de protection et tracé des runes sur les portes des domiciles du hameau, à la demande de la population, davantage pour rassurer les âmes effrayées que pour octroyer une réelle forme de protection. En l’absence de certitude sur les événements en cours, comment se protéger efficacement de ce qui nous tombera sur la tête ?J’ai remarqué que ce cri semblait affecter également les animaux. Les oiseaux volent près du sol et semblent vouloir se cacher de quelque chose. Les chiens qui hier hurlaient en réponses aux cris, se cachent aujourd’hui où ils le peuvent et se tiennent la queue entre les jambes et les oreilles basses.

12 mars 120: Une troupe de chevaliers est arrivée au village quelques heures après le lever du soleil. Ils nous ont rapporté que le son était entendu partout dans la Marche et que leur seigneur aurait reçu une missive en provenance de Langegarde, confirmant que le même phénomène se déroulait aussi à cet endroit. Leur récit n’avait rien de rassurant pour la population et certains parlèrent du début d’une nouvelle Année Sombre. Ils parlèrent du son comme étant la « Plainte du Néant » et que cette appellation serait utilisée par la populace pour décrire l’horrible bruit. Avant de partir, ils me demandèrent de me joindre à eux, car leur troupe repartait vers Ravière, un endroit où je serais mieux outillé pour poursuivre mes recherches sur le phénomène. Nous arrivâmes juste avant le coucher de soleil dans la ville de Grandquet.

13 mars 120: Mieux installé et disposant de collègues avec qui échanger sur le phénomène, j’ai pu étudier davantage la Plainte du Néant. Toujours audible à l’extérieur, il me fut possible d’observer la présence de brume rampante dans la nuit du 12 au 13 mars. Grandquet dispose pourtant d’une Brumelance la protégeant de ce genre de phénomène. Après maintes observations et certaines expérimentations sur le monolithe runique, j’ai déterminé, sans le moindre doute, que la Brumelance avait perdu presque en totalité ses propriétés protectrices. Si cela s’avère vrai et que l’ensemble des Brumelances du continent sont ainsi inefficaces, je me questionne sur la survie des peuples d’Élode.Depuis tant de siècles, nos sociétés reposent sur le fonctionnement de ces artefacts pour bâtir villes et villages. Si ceux-ci cessent de fonctionner, je crains que ce soit la fin…

15 mars 120: La Plainte du Néant a cessé aujourd’hui. Presque aussi subitement qu’il a commencé, ce son lugubre a pris fin au coucher du soleil. Le calme est revenu. Un silence qui nous semble presque anormal après cinq jours à entendre ce cri plane désormais sur le continent. C’est un silence empli de crainte et d’appréhension. Est-ce que ce cri n’était qu’un avertissement ? Qu’est-ce qui va nous tomber dessus demain ?

16 mars 120: Après quelques examens sur la Brumelance de Grandquet, je remarque de nouveau la présence de magie sur celle-ci, mais l’aura semble beaucoup plus faible que ce à quoi je m’attendais et qui est normalement remarquable sur ces anciens artefacts.Une troupe de marchands varnois de passage au village profitent du retour au calme pour monter vers le Nord et retourner vers la forêt d’Ambrebois, dans les Collines de Varn. Ils ont accepté que je fasse route avec eux en échange de quelques pièces d’argent, je poursuivrai mes recherches en vérifiant si les Brumelances de leur région sont affectées de la même manière.

22 mars 120: La route est beaucoup plus longue que prévu pour se rendre jusque dans le petit hameau forestier des Varnois. La route qu’ils avaient l’habitude d’emprunter passait dans un banc de brume aussi dense que de la purée de pois, sans compter les cris et les râlements qui se faisaient entendre au travers du voile vaporeux. Habitué à faire cette route, mes guides me confirment n’avoir jamais croisé un tel couloir brumeux à cet endroit. Il semble que les Brumelances de cette région soient également affectées par la Plainte du Néant et que leur efficacité soit moindre.

13 avril 120: Cela fait maintenant trois semaines que je voyage avec le groupe de Varnois au travers des collines. Partout les témoignages nous confirment que la Plainte du Néant fut entendue et que les vents de brumes ont divergé de leur trajectoire régulière.J’ai pu conduire différents rituels sur plus d’une dizaine de Brumelances déjà. Bien que je m’attendais à noter une diminution de l’aura mystique sur chacune d’entre elles, il n’en fut rien. Certaines auras étaient d’une grande force, alors que d’autres étaient pratiquement absentes. J’ai commencé à prendre en note, sur une carte de la région, les courants de brume et les lieux où les Brumelances sont plus ou moins puissantes.6 mai 120: Mes observations dans les collines de Varn s’achèvent et je prends la route vers le Vigmark pour voir comment mes sœurs et mes frères du Cycle se débrouillent à la suite de l’arrivée de la Plainte du Néant. J’ai pu me procurer une monture en échange de quelques sorts et rituels mystiques au palefrenier du clan de l’Ambre.

12 mai 120: Dès que je me suis éloigné de la dernière Brumelance se trouvant sur le territoire varnois, j’ai pu observer des changements très clairs dans la présence de la brume sur le territoire du Vigmark. Celle-ci semble omniprésente, visible partout où je pose le regard. Longeant le sol tel un reptile sournois, elle rend les déplacements difficiles, car ma monture est craintive et nerveuse.La quasi absence de Brumelances dans le territoire Vigmar aura fait en sorte que la brume ne semble plus obéir à aucun vents ou courants qui sont habituellement prévisibles, suivant les saisons dans cette région d’Élode.

14 mai 120: À mon réveil, ma monture avait disparu. La bête avait réussi à casser la bride qui la retenait à un arbre et à fuir dans l’obscurité au courant de la nuit. J’ai dû poursuivre mon périple à pied, essayant d’éviter les volutes de brume qui s’élèvent du sol par endroits. Sans mes multiples protections magiques, mon bon sens de l’orientation et la volonté de l’Ingénue, je n’aurais jamais réussi à trouver mon chemin. Je suis arrivé jusqu’à Caelenbrin alors que la lune brillait dans le ciel, après une longue et pénible journée de marche. Partout autour de moi, les rues de cette grande ville du Vigmark étaient désertes, et même ici, la brume semblait vouloir se frayer un chemin jusque dans les chaumières.

15 mai 120: Dès le lever du jour, les cyclaires de Caelenbrin s’activent et animent la ville. Bien que certains vaquent à leurs occupations quotidiennes comme si de rien n’était, nombreux d’entre eux se rendent à la place centrale pour manifester leur mécontentement et leur crainte en lien avec la Plainte du Néant et l’omniprésence de la brume. Plusieurs me confirment que les cheveux et les bêtes ne leur obéissent plus, que les animaux sont maintenant agressifs et imprévisibles. Une dame me dit que le peuple des chevaucheurs était maintenant sans chevaux et qu’avec leurs montures est partie l’espoir et leur fierté. Le climat tendu et la grogne qui règne ici n’est pas un climat propice pour mes recherches et la majorité des vigmars sont peu enclins à vouloir m’aider. Je prévois donc de repartir vers le Sud, vers la Marche, dès demain.

16 mai 120: On m’a invité à passer par une route bien précise pour mon retour vers la Marche Exilée. Le chemin n’est pas le plus rapide, mais il me fera traverser une communauté de filles et de fils de l’hiver qui habitent dans le Sud du Vigmark.

20 mai 120: Après un voyage de plusieurs jours très épuisant, j’arrive dans cette petite communauté d’une cinquantaine d’âmes. Plus j’approchais de ce lieu, plus je remarquais que la brume au sol se faisait rare. Ici, dans cette communauté, la vie est tout ce qu’il y a de plus normale. Les doyens m’informent qu’ils sont protégés par leur Sylphe et que malgré la Plainte du Néant qui fut entendue ici, la brume n’a pas changé de son cours normal.

1er juin 120: Je suis de retour chez moi. Je vais m’y reposer quelques jours, puis partir vers le Sud. Qu’est-ce que les mystiques de Langegarde, des cités de Cyriande et de Drasilhelm ont pu découvrir sur la Plainte du Néant ? Je me dois de poursuivre mes recherches sur ce sujet, d’échanger avec mes pairs et peut-être de découvrir d’où provient la Plainte du Néant.