Saison 2017
Pour mieux vous situez dans le temps, nous voulions compiler les chroniques jusqu’ici écrite depuis nos tout débuts. Ces textes donnent les pistes d’intrigues qui ont été mises sur le jeu pour notre saison 2017.
L’avant saison 2017
Chronique I: La retraite de l’Unification
Contexte: Nous sommes à l’automne 116, la dernière bataille de l’Unification avait eu lieu non loin de Marcenne, ville de Valorie. Les forces de l’Unification ont été défaites et ils espèrent se replier sur leur territoire…
Les campagnes de Valorie étaient dévastée, la comtesse de Lautrec avec les restant des forces de Chastel devaient rebrousser chemin. La défaite des forces du comté de Lautrec avait remis en question toute la cause de l’unification. L’hiver approchait et il fallait battre en retraite vers Chastel. Blessées et meurtries, les troupes de la comtesse formait une file éparse qui défilait sur une lieu suivant le cour de la rivière frontalière entre Valorie et Rive-Sainte. Tout juste de l’autre côté de la rivière frontalière entre Rive-Sainte et Valorie un convoi de voyageur arrivant de Rivesonge croisa leur route.
L’état de guerre n’étant plus en vigueur, rapidement, les deux convois acceptèrent de cohabiter le temps d’une nuit. Il fut décidé d’établir le camp tout prêt du ponceau afin de pouvoir pallier à un vent de Brume.
Alors que les braises des derniers veilleurs faiblissaient, Un soubresauts soudain dicta un réveil en panique lorsqu’on entendit les cris d’un vétéran de Lautrec traversé par une lance.
La brume n’eut rien à voir avec ce qui se produisit ce soir là. Le camp des troupes pour l’Unification se réveilla dans les flammes et l’acier. Les membres de la Maison Rouge, du Lys d’Argent accompagnés de quelques Falconis furent pris dans un étau meurtrier. L’assaut qui avait lieu se voulait une destruction des forces armées de l’unification et rien d’autre, mais la cohue menaçait de les engloutir.
Les combats s’étirèrent sur près d’une trentaine de minute. Des essaims de flèches sifflaient aux têtes du convoi de Rivesonge.
Devant une résistance aussi farouche et organisée Dame Blackwood du Lys d’Argent ordonna à tous ses hommes et au convoi de Rivesonge de fuir ce carnage. Mieux équipé pour fuir l’ardeur des combats, le convoi réussi à prendre ses distance du coeur de la mêlée. Étrangement, personne ne les poursuivaient.
Le convoi de Rivesonge reprenait la route vers Langegard en pleine nuit, valait mieux la brume que de pourrir près de cette rivière.
Au loin, ils entendirent À MORT! À MORT scandé par ce qu’on aurait reconnu comme des Vigmars.
Encerclés, démolis, la volonté de résister laissait place à l’abandon dans les rangs de l’Unification.
Plusieurs tentèrent de prendre la fuite par les bois. Malheur pour eux d’être tombé dans les griffes des redoutables Dokkalfars de qui n’avait aucun intérêt à laissé s’échapper quelques fanatiques de Brador.
Les étendards des Béryls ainsi que des Caravaniers du Vigmark flottaient dans la nuit.
Chronique II: La Succession
Dans la Marche Exilée, le duché de Danteigne ne connut pas l’hiver calme auquel il s’attendait après une année mouvementée suite à son implication dans la guerre de l’Unification.
Aux yeux des deux camps, cette guerre n’est pas complètement fini. Force est de constater que l’hiver rend toutes entreprises militaires impossible et périlleuse aux fous qui tente leur chance.
Certes, les jeux de pouvoir quant à eux, n’ont de cesse été comme hiver.
C’est lors du mois de décembre que la fille du duc de Danteigne, Annabellya Danteigne, fit une annonce surprenante à la cour seigneuriale. C’est devant une cour bouche bée et un père au visage crispé par la colère qu’Annabellya annonça qu’elle avait décidé de prendre comme futur époux un dokkalfar provenant de Drasilhelm portant le nom de Régnier Béryl.
Ludvig Danteigne eut la sagesse de demander à l’ensemble de sa cour de quitter la salle du trône avant d’avoir une discussion mouvementée avec sa fille. Les portes closes de la salle ne purent empêcher les cris de colère des Danteigne d’être entendus par les gardes et plusieurs serviteurs. La confrontation entre le duc et sa fille dura de longues minutes au bout desquelles Annabellya franchit le seuil de la porte, la tête haute et la détermination qui brillait dans son regard.
Dès le lendemain matin, Ludvig Danteigne prévenait sa cour que le mariage de sa fille n’avait pas sa bénédiction et ne pourrait avoir lieu dans l’enceinte de son château. Depuis cette annonce, père et fille semblaient s’éviter et ne s’adressaient que des salutations formelles dans les couloirs de la demeure familiale.
Les vents hivernaux à l’intérieur de la Marche Exilée furent particulièrement violents durant le mois de janvier. Incessant sur plusieurs jours, le froid et la neige s’infiltrèrent à l’intérieur des chaumières, des auberges et même des châteaux. C’est le matin du 21 janvier que le duc de Danteigne, après avoir connu une nuit sans sommeil, poussa son dernier souffle. Son médecin avait veillé sur lui toute la nuit, tentant par tous les moyens de sauver la vie de son seigneur, mais rien ne fonctionna. Le duc de Danteigne succomba à une toux particulièrement violente qui avait débuté tout juste la veille.
Le duché était encore en deuil que les rumeurs commençaient à courir dans la Marche Exilée. Est-ce que les récentes querelles opposant Annabellya à son père auraient pu la pousser à commettre le pire des crimes? Est-ce que les ennemis de l’unification auraient profité des tempêtes pour masquer un assassinat? Est-ce qu’une force surnaturelle provenant de la brume aurait pu commettre cet assaut sur la maison de Danteigne?
Malgré les rumeurs, le médecin était formel, c’était une violente toux qui avait arraché la vie à Ludvig Danteigne.
Les obsèques eurent lieu 5 jours après le décès, permettant ainsi à plusieurs nobles de la Marche Exilée et des Piliers de Langegarde de se déplacer pour assister à ce dernier hommage. Tous offrirent leur sympathie à Annabellya qui pleurait la mort de son père et qui aurait éventuellement à prendre sa place comme duchesse de Danteigne.
Plusieurs seigneurs de la Marche qui s’était pourtant affichés contre l’unification étaient présents en cette journée de deuil. Le respect de la noblesse et des traditions dans la Marche Exilée est plus fort que la haine que peuvent entretenir deux seigneurs. Ne pas se présenter à l’enterrement d’un autre seigneur aurait été un réel déshonneur.
L’invité qui surprit tout le monde arriva à la fin de la cérémonie bradorienne. Habillé de gris et de pourpre des pieds à la tête, il alla déposer de manière solennelle une rose noire sur le tombeau de Ludvig. C’est lorsque l’individu se retourna et marcha lentement le long de l’allée tout en retirant son capuchon que tous purent voir le visage du dokkalfar. De fins traits noirs étaient tracés sous les yeux du drasilien qui, avant de sortir de l’église, alla baiser la main d’Annabellya Danteigne, la femme qui lui était promise.
Quelques semaines après les funérailles, les nobles et barons du duché de Danteigne se réunirent pour une première fois dans la grande salle du château. Debout près du trône, Annabellya Danteigne était prête à recevoir les serments d’allégeance et de confiance des plus puissants nobles du duché. Plus du deux tiers des hommes et femmes plièrent le genou devant la jeune femme et firent voeu de vassalité. Par contre, 6 barons et baronnes refusèrent de s’incliner devant celle qu’ils baptisèrent “la fausse bradorienne”. Une si grande désapprobation de la part de la noblesse ne s’était pas vue depuis bien des années au sein d’une seigneurie de la Marche, et cela causa énormément de chamboulement.
Dans les semaines qui suivirent, la majorité des barons “rebels” allèrent prêter allégeance à d’autres seigneurs, principalement à Semont de Banffre, duc de Chastel.
Le moral n’était pas à son meilleur sur les terres, plusieurs prêtres de Brador, suite aux dires de la nouvelle duchesse de Danteigne qui n’éprouvait nul attachement à l’église du dieu lumineux, quittaient les terres pour trouver un endroit plus favorable pour répandre leur foi. La population, devant tant de changement et de bouleversement, remettait en question la valeur de la jeune duchesse qui aura fort à faire pour gagner le respect et la fidélité de ses ouailles, en plus de rétablir le calme dans sa seigneurie encore bouleversée par la guerre.
La fonte des neiges et les vents du sud porteront-ils avec eux les flammes d’une nouvelles dissensions dans la Marche?
Chronique III: La tombé de l’hiver à Rivesonge
L’automne se termina presque aussi vite qu’il était arrivé. Dans le duché de Mévose, la saison estivale avait été mouvementée, et ce malgré le peu d’âmes qui habitaient en permanence dans ces terres maudites où le seul seigneur était la brume elle-même.
Rivesonge et Fort Élode étaient les deux seuls endroits habitables pour les braves qui avaient décidé de combattre les éléments. L’Ordre d’Élode, après avoir travaillé conjointement avec quelques regroupements de Rivesonge pour repousser un seigneur de brume particulièrement dangereux et avoir pourchassé une organisation criminelle nommée “Les Tailleurs de Brume” avait investi peu de ressources à la préparation de la saison froide.
Du côté de Rivesonge, les différents regroupements provenant des quatre coins d’Élode tentèrent, du mieux qu’ils purent, d’organiser leurs ressources pour survivre à l’hiver. Si les nuits dans cette région du monde sont déjà dangereuses, les nuits longues et glaciales de l’hiver sont encore bien pires.
Étrangement, bien que Fort Élode et Rivesonge ne sont séparés que de quelques heures de chevauchée, l’Ordre de mystique fut frappé beaucoup plus durement que la petite colonie par les froids et le vent. Un blizzard d’une semaine s’abattit même sur l’endroit, empêchant tout ravitaillement ou sorties extérieures. C’est une dizaine de morts que laissa l’hiver dans son sillage pour l’Ordre d’Élode. Plusieurs de ceux qui survécurent furent atteints d’une grave maladie les affaiblissant et les contraignant à rester en quarantaine pendant quelques semaines. Heureusement, le commandant ne fut pas atteint par cette maladie et dès que des températures un peu plus clémentes se présentèrent, il réorganisa les ressources et les effectifs afin de donner un deuxième souffle à son organisation.
Pour Rivesonge, l’hiver ne fut pas aussi implacable, mais des tempêtes et des variations de température instables et imprévisibles firent de la vie des villageois un vrai calvaire. En une heure à peine, la température pouvait chuter d’une vingtaine de degrés et des rafales de vent et de neige pouvaient commencer à sévir sur la région. Évidemment, certains groupes se débrouillèrent mieux que d’autres. Certains chasseurs revenaient presque toujours avec une prise alors que d’autres voyaient leur journée de traque et de chasse se terminer bredouille.
Tous purent remarquer une chose étrange lors des vents violents une fois le soir venu. Alors que les volets des fenêtres craquaient sous la pression des vents froids et que la neige tentait de s’insérer dans la moindre fente des bâtiments, une plainte pouvait être entendue, portée par le vent. Il ne s’agissait pas simplement du sifflement naturel des bourrasques, c’était comme un cri de détresse, d’agonie, poussée par une voix aiguë qui se serait trouvée au cœur de la tempête.
La source de la plainte ne fut jamais trouvée, ni même localisée. Comme si celle-ci s’évanouissait une fois la tempête terminée.
Brumelance 1 2017
Chronique I: La Marche de Brador
En début du mois d’avril 117, une coalition surprenante de troupes langegardoises pénétrèrent en Valorie à l’est de la Marche Exilée. Le Pontife Percile de Langegard ayant sonné l’ordre de cesser toute confrontation entre Bradoriens quelques semaines précédentes, la venue d’une telle force dans les territoires de la Marche était fort particulière. Toutefois, les doutes et soupçons des autorités comtales en place se dissipèrent rapidement lorsque les troupes bradoriennes en présence se mirent à aider la population dans le besoin suite à la guerre des derniers mois.
En effet, il fut annoncé peu de temps après cette « invasion » que la famille Mélidor, en association avec l’Ordre de Saint-Brévall, avait mise en place des opérations pour supporter toutes les familles bradoriennes de la Marche Exilée ayant subi des pertes lors de la Guerre de l’Unification. Ce mouvement se voulait d’abord et avant tout un symbole de l’inébranlabilité de la foi Bradorienne, même en temps de crise. Rapidement, vivres et matériaux furent distribués dans les chaumières et échoppes du Duché. Ces actes se multiplièrent, avec les forces Langegardoises qui s’enfoncèrent de semaine en semaine à travers les différents duchés jusqu’en Chastel, anciennement à la tête de l’Unification.
Dirigé en tandem par Fredrick Mélidor, chancelier de Valorie, et Galant de Lioncourt, frère aîné du défunt Grand Inquisiteur de l’Ordre, les milliers de soldat Langegardois se stationnèrent aux frontières de la capitale de Chastel. Durant plusieurs jours, les forces apportèrent bétail et semence à la populace des différents comtés avoisinants pendant que les dirigeants des forces se rendirent avec une délégation diplomatique vers le Château de l’Aurore. L’objectif premier de cette halte étant de parlementer avec le Duc Sémont de Banffre et son fils pour l’avenir de la Marche Exilée, les tensions était palpable à l’intérieur même de la capitale. Les deux Duché ayant eux des différents assez virulent dans la dernière année. L’heure était à l’union sous de nouvelles conditions.
Après plusieurs jours de discussions longues et ardus, les meneurs de la force salvatrice quittèrent l’enceinte du château. Sans trop laisser transparaître leur desseins, leurs visages trahissaient un échange fructueux avec le Duc de Chastel. Les jours suivant, une bonne portion des troupes se dirigèrent vers l’ouest afin de consolider la frontière avec l’ancienne Mévose. Une coalition d’une trentaine d’individus s’enfonça ensuite dans le territoire de l’ancien empire Bradorien. Former essentiellement de deux factions Langegardoise, celle-ci se dirigeaient vers Rivesonge avec les ordres du clergé bradoriens en tête.
Chronique II: L’héritage…
L’an 117, année dédiée à l’Hermite de l’hiver selon les anciennes traditions du Cycle, allait être une année déterminante pour tous les habitants de la Marche Exilée. La guerre fratricide qui s’était déroulée en leur sol avait laissé bien peu de moyens au peuple pour se prémunir contre le terrible hiver qui s’était ensuite abattu sur eux. Ainsi, après que la guerre eu prie son tribu, ce fut au tour des infections, de la maladie, du froid et de la famine de venir chercher le sien. Parmi les vivants, aucun ne pouvait se vanter de n’avoir connu aucun des trépassés de l’an 116.
Alors que tout portait à croire que la rivalité entre les fronts de la dernière guerre aurait continué de nourrir les rancœurs, la vérité fut tout autre. Assaillies par la faim, attristée par le deuil, les communautés se replièrent vers la dernière chose qui pouvait leur apporter du réconfort : leur foi. Bientôt, chacun trouva refuge auprès de l’une des deux grandes fois, et c’est alors que s’enflammèrent à nouveau les tensions. Ce mouvement que l’on pouvait observer à petite échelle se déploya rapidement à l’échelle des seigneurs.
Ainsi, par l’initiative de la famille Mélidor, avec l’appui des autorités langegardoises, tous les bradoriens de la Marche reçurent rapidement des vivres et du soutien, ce qui permis aux seigneuries de Valorie, Durance, Chastel et Danteigne de subsister et se relever — non sans peine — des évènements de la dernière année. Quant aux oubliés de Brador, ceux et celles ayant choisis de persévérer dans les anciennes voies, certains s’en sortirent mieux que d’autres. Le peuple de Ravière put user de ses greniers bien remplis durant l’automne pour assurer sa subsistance. Quant à Mésière, les manoeuvres du comte d’Hardoise ainsi que la fortune accumulée par la vente de métaux et d’armement durant la guerre évitèrent au peuple les tourments vécus par chacun des autres duchés.
Ultimement, de toutes les seigneuries de la Marche, Belfort fut la plus ravagée. Son duc n’avait aucune richesse sous la main, et ses partenaires parmi les autres seigneurs étaient soit en trop mauvaise posture pour lui venir en aide, ou trop froissé par sa position durant la guerre pour lui tendre la main. Arthur Danselme, seigneur de Belfort, était impuissant devant la mort lente de son peuple. Ainsi, les habitants s’en remirent progressivement à la volonté du Cycle. Bientôt, des malades, des vieillards et des estropiés offrirent leur enveloppe charnelle pour attirer la protection des Quatres Esprits sur leur communauté. Cette tradition du cycle avait été observée auparavant à l’intérieur de la Marche, mais jamais les sacrificiels ne s’étaient portés volontaire en si grand nombre. Leurs noms furent ainsi gravés sur les murs abritant les autels dédiés au Cycle des Quatres, de manière à ce que tous puissent se rappeler ceux ayant donné leur vie pour que persiste celle des autres.
La fonte des neiges vint avec un bien effrayant présage pour bien des bradoriens de la Marche : une force impressionnante de cavaliers venait de franchir la frontière du Vigmark pour s’infiltrer en leur territoire. Rapidement, la marré de cavalier érigea des camps de fortune devant Mésière, à l’endroit même où les forces de Langegarde et de Chastel avait monté leurs camps quelques mois auparavant. Toutefois, lorsque la grande porte s’ouvrit pour laisser entrer plusieurs des cavaliers, on comprit rapidement que si le Midlodhian s’était déplacé jusque-là, c’est qu’il avait été invité.
Les cavaliers furent reçus par le Duc François Duval en personne, flanqué du Comte Viktor d’Hardoise. C’était l’une des premières apparitions du Comte depuis l’hiver. Une œuvre théâtrale du nom de »Noble malgré lui » circulait un peu partout, depuis quelques mois. Cette pièce le dépeignait comme un pataud busard, mais incroyablement chanceux, et affectait jusqu’à sa crédibilité. Ainsi, son Duc avait probablement préféré le tenir à l’écart un temps, pour éviter d’avoir à se justifier.
Les informations qui furent échangées alors entre les représentants du Vigmark et le seigneur de Mésière demeurent inconnues. Toutefois, ce que l’on sait, c’est que ceux-ci furent rapidement rejoints par des envoyés en provenance de Belfort. Et alors que les émissaires de Belfort mettaient pied dans la cité de Haut-Roc, une délégation d’une vingtaine de cavaliers du Midlodhian quittait en direction opposée, avec une destination en tête : Rivesonge.
Chronique III: Libération
20 Mai 117
Drasilhelm
Le soleil tendait vers l’horizon en ce jour de fête de la Libération. Les habitants du royaume festoyaient déjà depuis l’aube et arrivait enfin le moment que beaucoup de gens attendaient avec impatience. Dans le sanctuaire du grand temple de Vineren, Edvard de Serpentine, le Libérateur s’apprêtait à faire la cérémonie la plus importante de l’année. Son héritier, Valéri de Tourmaline, s’affairait à terminer les préparatifs aider de plusieurs femmes et hommes, tout de noir vêtus.
Le grand clocher de l’horloge de la ville entonna sa monotone mélodie et même l’air sembla devenir plus sobre. Tous, sans exception retinrent leur souffle quelques instants dans toute la ville. Dans le sanctuaire, toutes les chandelles furent promptement éteintes par les gardiens du Gouffre présents ne laissant que la lueur argentée caractéristique de la Brumelance comme éclairage.
-JE suis Edvard de Serpentine, entonna le dokkalfar masqué. JE suis le Libérateur de Drasilhelm. JE suis le représentant de l’ambition de Myhr et c’est par ma volonté que commence, en cette heure, l’une des plus importantes nuits notre vie. Que la grande vision de Vineren, l’éternelle, soit accomplie. Puisse les actions qui doivent être prise pour que notre royaume avance le soient.
Le libérateur leva les bras vers la Brumelance et commença à nommer runes et paroles anciennes que même les plus courageux n’oseraient jamais répéter dans quelques circonstances que ce soit. Un murmure glacial se fit entendre entre l’air et le sol alors que la lumière émise par le monolithe se tamisait. Des volutes de brume se densifièrent légèrement, comme un imperceptible voile recouvrant graduellement tout ce qui était en vue. Le plus haut représentant du Dogmatisme de Vineren se détourna de l’artéfact immémorial avant de terminer la cérémonie:
-Que TOUS soient témoins, de la splendeur de notre dogme. Qu’aujourd’hui soient libérés celles et ceux qui doivent l’être.
La gorge de l’héritier, nommé il y a presque cent ans déjà, s’entailla comme si la plus fine des lames venait de tranche la chaire du jeune Dokkalfar. Dans un réflexe, il tenta, tant bien que mal, d’arrêter le flot du sang en s’écroulant au sol. Rien d’autre que ses étouffements d’agonie ne pouvait être entendu dans le silence de mort qui s’était abattu sur la ville pendant la cérémonie. Personne ne semble bouger pour intervenir et ce n’est que lorsqu’il rendit son dernier souffle, son essence se répandant sur le dallage autrement immaculé que la morbide scène fut brisée par de nouvelles paroles du chef des lieux:
-Allez, mes frères et soeurs, et assurez-vous que cette libération soit faite dans les règles de l’art.
Les gardiens sortirent donc du temple et fondirent sur la ville. Leur tâche était simple. Bien que la libération soit une nécessité, le peuple drasilien ne devait pas sombrer dans la barbarie. Les gardiens sillonnaient les rues. Telles des ombres, ils seraient témoins de l’élévation du peuple drasilien. La nuit fut longue et remplie d’intrigues dont la majorité se termina dans le sang, mais pas dans les larmes.
C’est alors qu’on sentait l’astre du jour poindre à l’horizon qu’un deuxième évènement marquant se produisit dans le manoir de la princesse Viviane de l’Améthyste. Celle-ci célébrait une nouvelle libération avec les membres les plus importants de sa famille, dont le dokkalfar Médérick de l’Améthyste, mari et héritier de Son Altesse.
Celui-ci leva son verre et porta un toast à la grandeur de Drasilhelm alors que les premiers rayons du jour passaient le verre de la baie vitrée du salon. Les convives se félicitaient déjà d’une autre libération réussie. Médérick arrêta son mouvement alors que sa coupe effleurait ses lèvres, l’air soudainement troublé, voire même attristé. Il s’avança lentement vers le centre de la pièce et fit volteface pour regarder sa femme.
-C’est pour la grandeur de notre nation que je fais ce qui doit être fait ma chère, dit-il avec une intonation qui détonnait clairement avec les célébrations.
Il leva un couteau dans sa main gauche et le pose sur sa propre gorge. Sa peau pâle laissa, déjà couler une perle de sang. Le dokkalfar, visiblement terrifié, laisser tomber une seule larme avant de violemment se trancher la chaire. L’assemblée fut prise d’un choc terrible. L’aube était là. La libération était terminée, pourquoi maintenant? L’héritier ne tenta même pas de s’empêcher de mourir comme si tout désir de vivre l’avait quitté subitement. Il tomba à genoux, son regard se voilant rapidement alors que le lilas de ses vêtements se mêlait à l’écarlate de sang à une vitesse folle. Tétanisée, l’assemblée ne bougea pas. Tous restèrent immobiles sauf la princesse qui s’avança vers son mari qui rendit son dernier souffle. Elle tenta de garder son sang-froid pour ne pas perdre la face, mais les gens en présence la connaissaient trop bien pour rater son désarroi et son incompréhension.
Cette libération n’en fut pas une plus ou moins sanglante que les cent dernières, mais un détail sorti de l’ordinaire. Presque aucun humain ne fut libéré. Bien évidemment, certains comptes furent réglés, mais on put clairement dénoter une différence marquante entre le nombre d’humains et de dokkalfars qui moururent durant la nuit. Les nobles familles du Topaze et de la Citrine furent particulièrement touchées par le fléau alors qu’ils perdirent plusieurs membres clefs de leur famille respective.
Brumelance 2 2017
Chronique I: La rédemption de Danteigne
À peine le mois de juillet entamé, ce fut une énorme délégation bradorienne qui fut dépêchée en Danteigne dans la capitale de Lacroix. Cette délégation n’était dirigée que par nul autre que Sir Lothaire de Lacroix, protecteur de la capitale sacrée de Danteigne depuis des années. Composées entre autres de soldats langegardois, mais également d’une énorme quantité de soldats du Duché, ces troupes visait la capture de l’autoproclamée Duchesse, Annabellya Danteigne. Les troupes escortaient également le troisième fils du défunt Duc, Valentin Danteigne, afin que celui-ci siège sur le trône du duché comme légitime suzerain.
Cela ne prit que quelques jours aux forces coalisées en présence pour reconquérir, paisiblement, la capitale qui se voulait en possession d’Annabellya et de ses quelques centaines de partisans. Pendant l’opération, les quelques troupes de la duchesse se rendirent toutes pour la plupart devant la force coalisée. Ceux résistant par la force se firent pour leur part maîtrisées et emprisonnées avant l’inévitable procès de leur maîtresse. Pour la fille du duc, celle-ci se fit capturer lors de la quatrième journée de l’offensive dans ses quartiers personnels, niant toujours toute implication dans la mort de son père.
La stabilisation de la ville prit encore quelques jours d’efforts, mais la majorité des habitants se rangèrent derrière les efforts des forces bradoriennes afin de réparer les dommages survenus lors de l’assaut. Très rapidement dans la semaine suivante, Sir de Lacroix organisa une réception afin d’inviter les différents comtes ayant appuyé les forces alliées. Cette réception, présente sous forme de grand banquet, se vit accueillir plusieurs des représentants de région de Danteigne et de la Marche exilée. De plus, quelques émissaires langegardois et même Cyrians avaient été rapidement dépêchés à cette fête improvisée. Le jeune Valentin avait accueilli tous les dignitaires, ainsi que les gens du peuple, avec le plus grand respect lors de la soirée. Plusieurs pouvaient déjà entrevoir l’intégrité de son père à travers ses agissements.
La réception avança rondement, chacun des comtes en présence fit leurs vœux de vassalité devant le jeune Duc. Les dignitaires langegardois donnèrent également la bénédiction de l’Église bradorienne devant cette prise de pouvoir. Cependant, lorsque la soirée touchait à sa fin, deux invités surprises firent leur entrée dans l’enceinte du manoir. D’apparats soignés dignes de grands ambassadeurs drasiliens, il ne s’agissait de nul autre que Régnier Béryl, promis d’Annabelya, et de son frère, le Baron Illiphar Béryl. Rapidement, ceux-ci avancèrent dans l’enceinte du hall vers le trône où siégeait Valentin et Sir Lothaire de Lacroix. Quelques chuchotements pouvaient se faire entendre dans l’audience, tandis que le jeune Duc et son conseiller ne semblaient pas impressionnés par cette entrée. Voyant l’opportunité de se prononcer devant les invités et le Duc, Régnier Béryls articula:
– Pour la première fois, je peux dire que je mets le pied dans la Marche exilée en tant qu’émissaire de la paix. Par contre, ce n’est pas la première fois que je viens dans cette contrée ayant pour but d’amener la justice que son peuple mérite. Peut-être me suis-je trompé au sujet de vous tous et tous.
– Je ne suis pas ici pour vous ennuyer, j’arrive ici avec des cadeaux, une offre et l’occasion de collaborer.
Il laissa ses mots peser sur l’audience quelques instants et finit par reprendre.
– Je suis venu ici ayant pour but de débuter une enquête face aux mystères entourant la mort soudaine du feu Duc Ludvig. De concert avec l’ordre de l’Absolution de St-Égionde, nous avons émis une hypothèse qui semble être tragiquement vraisemblable et qui amènerait sûrement un terme à ce moment de doute que vivent Danteigne et la Marche. Nous croyons que nous avons affaire à un meurtrier et mon témoignage est sans aucun doute la clé pour remonter à l’assassin. Je suis prêt à vous offrir mon témoignage…
Régnier prit à nouveau une pause, comme si le poids d’une information aussi cruciale lui était insupportable.
– Je suis peiné d’avoir dû refuser la demande d’union qu’Annabellya me faisait, car après avoir entendu tant de bons mots sur Danteigne, je suis tombé sous le charme de ses habitants sans même les avoir rencontrés. Un mode de vie si différent du nôtre, mais à la fois si proche. Je reconnaissais mon enfance dans les Vignobles à Drasilhelm lorsque je travaillais pour la première fois à tailler les gemmes. Ce labeur d’artisan passionné dont Annabellya me parlait toujours, cette vie commune dans les petits villages, c’est ce à quoi la Duchesse m’avait fait croire qu’elle voulait contribuer et à qui elle désirait donner de son temps et de sa vie. Je lui ai promis que je l’aiderais à rebâtir, que j’offrirais à son peuple des ressources pour ramener un âge plus lumineux à leur contrée. Et j’en ai fait le serment. En échange, elle souhaitait m’accorder les terres qu’elle gérait près de Rivesonge, elle voulait tant s’en départir…
D’un air solennel, il reprit ensuite.
– Malheureusement, j’ai compris trop tard qu’elle n’avait ni amour pour ses gens et pas la moindre sympathie pour les travailleurs qui avaient bâti la contrée qui était désormais sous son autorité. Elle m’avait promis une terre à Danteigne pour que je puisse vivre près des habitants de la Marche et que nous arrivions à créer un climat de confiance afin que je puisse apporter un peu de ma connaissance aux artisans de Danteigne. Mais j’ai été trompé dans ma quête et je n’ai pas l’intention de quitter sans remplir la promesse que j’ai faite et avoir ma compensation pour cette duperie que j’ai subie. Une seule chose est absolue dans notre monde, c’est la vérité.
Devant mes dogmes ou vos sermons à Brador, je jure que je dis et ne dirai que la vérité.
Esquissant un sourire, Régnier continua : et Annabellya est prête aussi. Devant vos sermons à Brador ou devant ses enseignements Cyclaires qu’elle adore, elle promet de dire dorénavant la vérité.
J’en ai assez des mensonges et des mesquineries, voici ce que je vous offre, Conseil! En échange de mon aide à rebâtir Danteigne et de mon témoignage dans l’enquête sur la mort de Ludvig. Ce que je demande en contrepartie est ce que l’on m’a promis. Je ne souhaite pas vous incommoder ou abuser de votre bonne foi et ainsi, je demande de reprendre les terres qu’Annabellya administre dans le Duché de Valterne. C’est une offre qui vaut plus que le prix que vous devez payer.
Engendrant plusieurs chuchotements entre les membres du conseil, Régnier laissa une pause et reprit pour terminer:
– Et comme bonus à mon offre, je vous promets…
Sans même pouvoir finir sa phrase, celui-ci se fit interrompre par le jeune Duc. Qui en avait apparemment assez entendu de l’émissaire drasilien qui se trouvait devant lui.
– Avant que vous nous promettiez quoi que ce soit jeune seigneur Béryl, sachez que nous n’aurons point besoin de vos services pour la supposée enquête de ma sœur. Le procès d’Annabellya a déjà eu lieu et il a été entendu que celle-ci ira vivre une vie de pardon et de simplicité en Mornecourt sous tutelle de l’Église bradorienne. Là, elle aura amplement le temps de méditer sur ses pêchés. Si vous vous trouvez devant moi aujourd’hui Régnier Béryl, c’est suite aux ordres que j’ai donnés à mon protecteur, Sir Lothaire. Voyez-vous je tenais à ce que vous soyez présent à mon assermentation afin que tous puissent entendre ce message.
Une légère pause se fit dans le discours du Duc et celui-ci reprit avec un ton quelque peu moqueur.
– Nous savions qu’un individu tel que vous, si noble et héroïque, n’accepterait jamais de se déplacer en Danteigne pour quelques autres raisons que d’amener la justice en nos terres. Ainsi, nous avons orchestré cette invitation en prétextant la nécessité de votre aide dans toute cette affaire. Nous n’avons point besoin de l’aide de drasiliens et surtout pas d’un individu qui aurait pu corrompre ma sœur.
Rapidement, Lothaire de Lacroix poursuivit le discours de son jeune maître
– Croyez-vous réellement que nous sommes dupes? Tous ici dans la salle savions, dès la mort de Ludvig, que la coupable n’était nul autre que sa propre fille! Soyez heureux jeune fou que votre tête ne soit pas mise sur un pique pour complicité dans toute cette affaire. Vous semblez être fort négociateur pour le peu que vous ayez à proposer. Vos belles paroles et votre attitude de sauveur donnent la nausée à tous nos convives. Voilà la contre-offre que je vous fais ce soir et que vous ne pourrez refuser.
Suivant ses mots, Lothaire lança une bourse remplie de Lys d’Or au sol devant l’assemblée et poursuivit:
– En échange de votre « collaboration » à ne plus jamais vous mêler de la politique de la Marche exilée et à quitter de façon permanente notre bon duché, nous ne mettrons pas une prime sur toute votre famille. Maintenant, veuillez sortir de notre manoir, des chevaux vous attendent déjà pour votre retour en Drasilhelm. J’ai ouï dire que les temps y seront plus durs prochainement.
Chronique II: L’Affrontement au col du Heaume
Les forces stahliennes à la frontière de Mévose avançaient à un rythme effréné depuis le début de juin. Quelques milliers de soldats du royaume avaient été mobilisés afin de répondre au devoir face à l’Uberst, ultime dirigeant du Stahl. Leurs objectifs étaient simples; prendre une parcelle de la frontière entre Belfort et Mévose afin d’y conquérir un territoire perdu face aux Mévosiens il y a de cela près d’un millénaire. Pour ses armées, il était grand temps que l’honneur du Stahl se fasse de nouveau ressentir à travers Élode. Par la force, la volonté et la rigueur, ils affronteraient l’adversaire devant eux jusqu’à la mort.
À la mi-juin, quelques centaines d’hommes avaient été envoyés en éclaireur en Belfort avant la venue des forces principales. Dirigé par certains membres hauts-gradé de la Brigade Eisern, ceux-ci avaient pour but d’ouvrir le passage du duché cyclaire avant que les forces vigmars ne consolident la région avoisinant le Duché. Les généraux stahliens, supporter par Bryagh de Faust, commandant de la Brigade, savaient que les affrontements se révèleraient longs et éreintants si les armées de Belfort et du sud du Vigmark convergeaient sur un front uni face à Stahl. Plusieurs troupes d’élite avaient ainsi été dépêchées par le Schildervest du Stahl pour sécuriser certaines zones critiques du Duché.
Malheureusement, leurs déplacements furent grandement ralentis par les forces de guérilla du clan des Vünds, ayant anticipé ce tour de force des armées de l’Uberst. C’est ainsi que les forces du Schildervest durent manoeuvrer à travers plusieurs pièges et embuscades des Vünds pendant la percée de la brigade frontalière de Belfort vers les différentes cités avoisinantes. C’est en arrivant faces aux forces principales du Duché, rejoint par nul autre que les forces du patriarche des cavaliers du Midlodhian, que les forces du Schildervest durent se rendre à l’évidence; une guerre de longue haleine ne pourrait pas être évitée.
Rapidement, les généraux en présence ordonnèrent aux forces de Bryagh de retourner en Rivesonge consolider l’assise du Stahl là-bas. Il était indéniable que ce pivot au centre de Mévose allait s’avérer essentiel dans les mois à venir. Une force de siège fut alors installée à l’entrée du Col du Heaume par le Stahl. Ce col, une entrée rocheuse menant vers le Comté de la Maison Rouge, adjacent à la capitale de Belfort, était désormais le pivot défensif des armées du Stahl. Inversement, l’entrée du Comté de la famille Denissov de la Maison Rouge avait été fortifiée par les forces combinées des Duchés de Mésière et de Belfort en plus d’un millier de cavaliers Vünds. L’affrontement au Col du Heaume commença ainsi à la fin de juin, bataille qui allait définir l’avenir du Duché de Belfort…
Parallèlement, en Rivesonge, les dignitaires des deux factions se retrouvaient prêts à croiser le fer. Si la bataille au Col du Heaume représente un enjeu capital, la position de chacune des instances en Rivesonge reste un pivot important pour leurs prétentions mutuelles.
Brumelance 3 2017
Chronique I: La chute du Heaume
Les combats à l’intérieur du Col du Heaume avaient été incessants depuis les dernières semaines. Rapidement durant l’été, les troupes stahliennes faisaient leur avancé à l’intérieur du territoire de Belfort. Malgré leur nombre, les forces unies de Belfort et des Vùnds ne pouvaient rivaliser avec le génie militaire de la Commandante Naraad de Flammensburg guidant les efforts Stahliens. De plus, le moral des troupes cyclaires avait pris un rude coup suivant l’annonce de la capture de la Comtesse Daria Denissov en Rivesonge et la mort d’un des héritiers des Vùnds.
Le blocus des armées de Belfort à la sortie du col céda peu de temps avant le début d’août. L’arrivée des armes de siège du Grand Atelier de Zweihast sur le champ de bataille conclu la poussée offensive des forces Stahliennes vers le coeur du duché. Les villages et les hameaux de Belfort était avant tout bombardé et incendiés avant que le gros des forces Stahliennes ne s’y aventurent évitant d’être surpris par la ruse des cyclaires.Une tempête de feu et d’acier s’abattaient sur les terres de la Marche. Les stahliens prirent possession d’une bonne proportion du Comté Rouge, provenance de la Maison Rouge.
Ce qui était il y a plus d’un mois une situation de siège se transforma rapidement en guérilla aux proportions immenses. À l’intérieur de quelques jours, les deux armées subirent d’importantes pertes, toujours aux avantages des forces de Stahl. Lors de la troisième semaine d’août, le Comté Rouge portait de façon troublante sa couleur…
Un paysage macabre de blessés et de morts se faisait maintenant voir sur plusieurs lieux dans le territoire du comté central de Belfort. De plus, dans l’assaut du comté, le Duc de Belfort, Arthur de Danselme, avait été grièvement blessé lors des affrontements. Cela obligea la majeure partie des forces cyclaires à se replier au nord de Belfort à l’intérieur de la capitale, Danselme. Cette ville fortifiée représentait ainsi le dernier bastion du Duché devant l’invasion Stahlienne. Hormis la distance entre leur ligne de réapprovisionnement et la capitale, Stahl avait pratiquement toutes les cartes en main désormais pour prendre Belfort.
Les jours suivant, les forces de frappe orcs et malandrins installèrent leur camp de base à l’intérieur même du comté rouge. En attente de leur réapprovisionnement, leurs tâches consistaient simplement à garder une pression sur les cyclaires isolés dans leur cité. Avec le duc à l’article de la mort, la Commandante Naraad s’assura qu’on scande au rythme des tambours stahliens les échecs des cyclaires et des chants religieux relatant les conséquences de s’opposer aux porteurs de la Thorva.
Personne ne put fermé l’oeil dans la capitale durant les quelques jours du début du siège tellement la cohue était sans fin.
Malgré cela, le pire des affrontements semblaient chose du passée, il ne restait qu’à attendre.
Au yeux de la Commandante de Flammensburg, la reddition de Belfort semblent maintenant inévitable…
Chronique II: Les remparts de l’humanité
Chastel, Danteigne, Durance, Valorie et Ravière, voilà les duchés de la Marche Exilée qui ont poursuivit le culte de Brador, même après la chute de Mévose…
Durant les derniers mois, suite à la défaite des forces de l’Unification, la Marche Exilée s’est retrouvée dans un état de chaos. Dans la déroute et la division, plusieurs des habitants de la Marche se sont tournés vers leur foi envers l’Église Bradorienne.
C’est ainsi que la duchesse de Valorie, Éléanne de Mélidor, constata l’erreur de ses actes envers les autres Duc de la Marche. Ainsi au début de l’été, des ententes furent prise avec certaines des autorités de Langegard, notamment avec la vicaire de l’Ordre de St-Égionde, Tempérance d’Angecourt.
Les deux dirigeantes créerent une force coalisée de Bradoriens afin de venir en aide aux différents duchés de la Marche. L’effort fut fructueux dans le sens où la plupart des autorités ducales de l’est de la Marche coopérèrent avec la dite armée salvatrice afin de reconstruire et de pansé les blessures. Toutefois, malgré l’effort des armées, Belfort fut envahit pendant le mois de juillet. Les rumeurs de tractationentre le Vigmark et le duché de Belfort et Mésière dissuada les autorités Bradoriennes et les autres duchés d’aller appuyer les cyclaires de l’ouest de la Marche. Suite à cette invasion, de longs pourparlers avec les différents duc de l’est eurent lieu et une décision importante fut prise pour l’avenir de la Marché Exilée et la foi Bradorienne.
Des travaux de construction débutèrent à la mi-juillet aux frontières-ouest de Chastel, Durance et Ravière. Un mur, le bastion de l’humanité sous Brador, se voulait être construit afin de représenter l’union de la Marche Exilée et son inébranlable respect envers ses traditions, son patrimoine mévosien et sa foi envers Brador. Belfort et Mésière avait sombré dans la déchéance il y a de cela bien des années en renonçant à ce patrimoine. Maintenant, le destin les rattrapait finalement et leur chute était inévitable. Le reste de la Marche Exilée ne subirait pas le même destin.
Dans chacun des duchés, les travaux étaient supervisés par des officiers des forces coalisées d’importances; En Chastel, la Comtesse de Lautrec, secouru lors du mois de juillet des forces Vigmars, et Christian de Banffre s’assuraient de la réalisation du Rempart de l’Aurore. En Ravière, Ignée de Forgepuit, officier et représentant du Pontiffe, dirigeait les chantiers pour le Rempart de l’Abondance, aux frontières des fiefs de Granquets. Finalement, en Durance, dans le hameau de la Franche, l’Ordre de l’Absolution, supervisé par dame Tempérance d’Angecourt, menaient les travaux pour ériger le Rempart de la Franche. Entre chacune de ces forteresses, ouvriers de la Marche et soldats Bradoriens participaient à l’élevation du mur de lumière qui allait séparer l’humanité digne, des païens et des pêcheurs.
À la mi-août 117, les travaux avançaient à un rythme effréné. Le futur d’une Marche Exilée unifiée sous les anciennes traditions Mévosienne était maintenant beaucoup plus près de ce qu’il n’en paraissait ce printemps. De plus, des rumeurs de mariage et d’alliances entre différents duchés se faisaient déjà entendre.
Chronique III: La résistance de Danselme
Les jours avançaient et les armées Stahliennes consolidaient leur assise sur le Comté Rouge. Toutefois, les plans de siège sur Danselme avaient été grandement ralentis par l’interception de certaines de leurs caravanes non loin de Rivesonge. En effet, une force de guérilla importante Vigmar, les Caravaniers du Vigmark, avaient saboté et pillé une grande partie du ravitaillement pour le front et pour les troupes Stahliennes en Rivesonge lors du passage des caravanes près de Mévose. En plus d’être coupé de leur provisions, les éclaireurs de Stahl rapportait également des nouvelles inquiétantes du nord de Danselme. Une force importante de cavaliers Vigmars se dirigeait par Mésière pour consolider la position sur la capitale du duché. Selon les rapports, plus d’un millier de cavaliers galopaient, portant les étendards des Alfertz et Dùnbold, maison noble au nord du Vigmark. Ces clans, jusqu’ici dissociés du conflit qui sévissait en Belfort, avaient décidé d’y prendre part de manière drastique.
Deux jours suivant les rapports, caravanes et soldats apparurent à l’est de Danselme. Des bannières des deux clans se faisaient dorénavant voir sur le champ de bataille. Qu’avait-il fallu pour que ces deux familles décident de venir en aide à Belfort et aux clan des Vùnds, avec qui ils alimentaient une rancune depuis plusieurs années? Nul ne le savait dans les rangs Stahliens. Dans tous les cas, leur présence représentait un risque de plus dans la prise de la capitale et le succès des opérations stahliennes en Belfort. Non seulement cela, mais leur implication dans le conflit signifiait également qu’ils allaient fort assurément s’investir dans les affaires de Mévose et tenter d’y perturber les forces du royaume présentes là-bas.
Malgré les attaques de Stahl sur les nouveaux arrivants, il ne fallut qu’une demi-journée pour que les caravanes et les cavaliers Vigmars pénètrent dans Danselme, consolidant ainsi la position défensive des cyclaires tout en leur assurant une porte de sortie vers Mésière advenant la défaite. La gestion de l’approvisionnement de la capitale était maintenant assuré par Balthus Alfertz, Sang Pure du Printemps, guidant les caravanes de l’Estuaire. , une nouvelle chance se voyait maintenant présentée aux cyclaires et à Belfort.
Avec l’arrivé des vigmars, des rumeurs couraient sur les murailles de Danselme. On dit que des sorciers de Nigde avaient fait le voyage avec les armées du nord. Leurs passages aux chevet des mourants permettaient de voir sortir de leur paillasse les hommes et femme à l’article de la mort. Entourés de mystère, les gens de la Marche comprirent que les Thaumaturges du Cycle étaient en mesure de guérir n’importe quelle blessure au coût du sang. Heureusement pour eux et les armées de Belfort, le sang n’avait apparemment pas encore fini de couler sur ce territoire de la Marche Exilée.
Avec ce développement, la bataille de Belfort n’était pas encore terminé, et les échos de ces affrontements résonneraient en Rivesonge. Là où stahliens et cyclaires allaient de nouveau croiser le fer.
Chronique IV: Le début des hostilités du Cyr
Après des mois de préparations, et plus d’un siècle de trêve, les cités libres de Cyriande firent le premier pas dans ce qui allait sonner le début de la guerre avec Drasilhelm. La mince frontière terrestre séparant les plus coriaces adversaires du continent fut promptement traversée par les forces armées de Cyriande déclenchant les hostilités. Sous le commandement de la générale Marianna Cyriel et d’un prince de Coranthe, Lionel Lombarde, les fantassins cyrians marchèrent sur Laverne.
Les premières escarmouches éclatèrent à même le territoire protégé par le prince Kaspart de Sardoine.
Les signes avant-coureurs des dernières années avaient alerté les forces drasiliennes d’une éventuelle offensive. Ainsi, les armées du prince de Sardoine ainsi que quelques forces d’élite des Lazuli étaient déjà massées aux limites du territoire pour porter main forte aux forces du Jaspe, qui depuis déjà, défendait la frontière. Malgré le grand nombre de soldats cyrian, les affrontements restaient éparpillés à l’intérieur du territoire et restaient de simples attaques éclair ; un poste de change, un hameau de pêcheurs, une garnison éloignée, un poste de traite, un embranchement de route. Les frappes étaient erratiques et semblaient ne pas avoir d’objectif concret, forçant les forces drasiliennes à s’étioler sur le territoire.
C’est à l’aube du 13e jour d’août que la véritable guerre commença. Les navires Coranthiens, menés par un des célèbres Fendeur de Brume de la flotte cyriane, touchèrent terre au sud de Laverne, dans une petite ville de pècheur. Le grand débarquement des troupes Viscones et Coranthiennes commença. Le peu de troupe Drasillienne disposé sur la côte, se replièrent rapidement face à l’armada alfar, et les troupes purent prendre la ville pour commencer la construction d’un point de ravitaillement maritime. À l’Est, les troupes de Berluse et Floriane bifurquèrent vers le nord dans le but de couper la ligne de ravitaillement entre Drasilhelm et Valterne. Ainsi, Laverne se retrouva pris en tenaille avec pour seul salut la possible aide de la cité mère de Drasilhelm.
Les troupes du Jaspe et de Sardoine, déployée sur la frontière Cyriane, durent se replier sur la ville afin de pouvoir la défendre contre le siège qui allait immanquablement suivre. La frontière était tombée et les troupes forsvarites, à presque 5 contre 1 des défenseurs de la ville, se trouvaient maintenant à portée de siège de leur premier objectif. Des cargaisons de ravitaillement envoyées par les gens de Rivesonge soutenant la cause du Cyr arrivèrent au front la veille des premiers bombardements.
Le 18ème jour d’août 117, le premier projectile de catapulte toucha les portes de la ville de Laverne. Les ingénieurs de Viscogne attendirent presque un autre jour complet avant de faire feu à nouveau, au plus clair de la lune. Les catapultes qui furent mobilisé pour débuté la destruction des remparts étaient de véritable oeuvres d’arts. Couvert d’un entrelac de runes complexe, ces armes de siège représentait les plus puissantes armes de siège conçu par les arcanistes de Berluse. Lorsque la lune atteint son plus haut point dans le ciel, un chant arcanique débuta à travers les lignes d’armes de siège. La mélopé résonna à travers le silence de mort qui planait sur la ville en alerte. Les runes gravées sur les engins de sièges s’illuminèrent d’une lueur bleutée et les projectiles furent engloutis par les flammes. En unissons les mécanismes de lancement des catapultes s’activèrent et les vinerains jurèrent que cette première frappe aurait pu provenir directement d’un volcan. La tempête de flamme s’abattit sur la citée faisant littéralement fondre comme beurre au soleil une partie du rempart avant d’aller se loger dans les bâtiments se trouvant derrière, mettant à feu l’est de la ville. Trébuchets et autre catapultes emboîtèrent le pas, débutant une nuit de chaos pour la ville Drasillienne.
Plusieurs jours durant, la ville fut bombardée par des vagues désastreuses de flamme et de pierre. Les murs de Laverne tenaient encore le coup pour l’instant, mais les défendeurs sentaient déjà la fin s’approcher …
Brumelance 4 2017
Chronique I: La Caravane de l’Estuaire
En date du 29 août 117, une délégation importante de cyclaires escortait le prisonnier de guerre Lorenzo Cortez vers le lieu de siège en Belfort. Là-bas, il était prévu que celui-ci se fasse juger et présenter aux forces de Stahl afin de servir de rançon dans le but de mettre un terme au conflit.
Les fortifications présentent à différent point de la route des Caravaniers de l’Estuaire assuraient une défense assez impressionnante grâce aux efforts de la compagnie des Grimmsons et associé qui travaillaient avec les commerçants Vigmars depuis près de trois ans déjà. Dans le convoi, une trentaine de cyclaires, principalement de la Maison Rouge et de la Coterie du Solstice, étaient présent afin de défendre la route. Bien équipés et préparés à une éventuelle attaque de Stahl, ceux-ci ne semblaient prendre aucune chance avec leur prisonnier.
Au zénith de cette journée d’août, lors du passage de l’escorte à l’intérieur de l’une des fortifications de la route de l’Estuaire, les dirigeants de l’expédition se rendirent compte que les fondations du fortin avaient été sabotées. Immédiatement, le retrait des troupes de la Caravane fut ordonné. Rapidement, la majorité des cyclaires purent quitter le fortin avant que les murs s’affaisent sous les vibrations du passage du convoi. À ce moment précis, un cor se fit entendre à travers la plaine qui menait sur le chemin. Une vingtaine de soldat stahliens, lourdement équipés et armés avançaient, déterminés, vers leur chef. Les troupes étaient menées par Vidar Grunnborg, fidèle ami de Lorenzo, et Sir Peter Giovanna, tacticien et ingénieur du Griffon. En prévision des confrontations, les hommes et les femmes du Griffon avaient brillamment utilisés leurs sapeurs afin d’affaiblir les structures des fortins de la route commerciale en prévoyant l’embuscade lors du passage du convoi.
Maintenant, les Cyclaires et le Stahl pouvait combattre à armes égales sur un terrain ouvert. Sans fortification pour se défendre, les dignitaires du Solstice et de la Maison Rouge chargèrent rapidement sur l’ennemi se présentant à eux. La pensée de leurs frères et soeurs tombés à Belfort alimentait leur désir de défendre la caravane et d’amener le prisonnier devant leur justice. La 5ème Bannière du Griffon Hurlant, fouetté par les cris de guerre de Vidar et Peter Giovanna, se précipitait en toute hâte à la rencontre de leur adversaires.
Eux également avaient beaucoup perdu durant cette guerre et ils n’étaient pas prêt à abandonner l’homme qui les avait si longtemps mené. De nombreux cris de bataille se firent entendre lorsque les lignes de boucliers deux troupes s’entrechoquèrent. Für Stahl! Pour le Cycle! Pour Lorenzo! Pour Belfort! Voilà les mots que l’on entendait de part et d’autre du champ de bataille entre les impacts de l’acier. Une danse violente très similaire à ce qu’avait subi Rivesonge il y a quelque jour se faisait désormais voir sur la route de l’Estuaire.
Malgré leur nombre inférieur aux Cyclaires, les forces du Griffon, avec leur équipement et leur préparation, parvinrent progressivement à repousser les défenses de leurs ennemis. Une ouverture dans la ligne de la Maison Rouge permis alors à Vidar et quelques membres du Griffon de pénétrer la formation des cyclaires et de se diriger vers Lorenzo.
Arrivés à leur capitaine, celui-ci était gardé par l’un des membres des marchands de l’Estuaire. Le Vigmar tenait Cortez, dague au cou, et menaçait de l’égorger si les membres du Griffon ne rebroussaient chemin. Bien loin de l’intention des Griffons d’abdiquer, cela arrêta Vidar et ses alliés pendant un moment. Ceux-ci hésitant sur les options qu’ils avaient. Un bref moment, la possibilité d’échec traversa l’esprit de Vidar. Cette pensée, aussi rapidement apparu, fut instantanément dissipée lorsqu’une flèche siffla en direction du Vigmar. L’atteignant au bras, celle-ci lui fit perdre sa dague. Vidar reprit immédiatement ses esprits et chargea sur le Vigmar pendant que ses deux compagnons coururent vers Lorenzo pour l’amener en lieu sûr. Suivant ce geste, Peter Giovanna sonna encore une fois le cor, appelant au repli du Griffon autour de Lorenzo, leur objectif étant atteint. Concoctions alchimiques diverses et soins furent rapidement administrés à Lorenzo pendant que la troupe s’éloignait avec leur chef.
Pendant que le Griffon se repliait devant les Cyclaires, objectif accompli, non loin dans le haut de la plaine, trois figures observaient la résolution de cet affrontement. Il s’agissait de trois orcs, tous lourdement équipés et portant la bannière du Dôme d’Himmelfähr de Stahl. L’un d’eux, le plus svelte, arc à la main, venait, en toutes apparences, de décocher la flèche qui avait atteint le Vigmar. Avant de rejoindre le bataillon des Griffons, la plus massive des figures s’adressa aux deux autres orcs:
La 5ème Bannière du Griffon Hurlant s’est montrée digne de cette victoire. Retournez avertir le Dôme que Lorenzo Cortez retournera en Rivesonge pour corriger ses échecs et finir la guerre. Que l’Oeil d’Akkar prépare le tribunal du capitaine pour la tombée de l’hiver. Soit il se repentira par sa mort en Rivesonge d’ici la fin des affrontements ou l’Oeil d’Akkar lui rendra son jugement en Stahl.
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Ainsi, malgré le fait que le capitaine des Griffons Hurlant était de nouveau libre. L’essentiel de la manoeuvre des cyclaires avait fonctionné. La route commerciale n’avait subi que le sabotage d’un petit fortin et le chef des Griffons Hurlant avait servi de levier afin de réduire les efforts des regroupements stahliens de Rivesonge à l’intérieur du conflit de Belfort pour le mois. L’assise de Stahl en Rivesonge était maintenant compromise, cela était maintenant indéniable. Le retour du Capitaine Lorenzo Cortez à l’intérieur du fort de l’Enclume n’assurerait en aucun cas le succès des opérations stahliennes en Rivesonge. Toutefois, son retour à la direction des forces stahliennes et la venue des soldats du Dôme d’Himmelfähr allaient assurément influencer la tournure des affrontements à venir en Valterne.
Chronique II: Danselme – Le Pilier
Les pierres propulsées par les trébuchets de l’armée de Stahl percutaient sans répits les murs de Danselme depuis près de 5 jours déjà. Le réapprovisionnement de Stahl avait été rétabli deux semaines plus tôt avec la consolidation des lignes défensives de la route commerciale du territoire de Mévose. Ainsi, les vivres et les armements avaient pu être acheminés efficacement au front afin de poursuivre le siège de la dernière ville libre de Belfort.
Malgré le rétablissement de la ligne de support entre le royaume de Stahl et le territoire mévosien, les murs de Danselme tenaient toujours en date de la dernière semaine d’août. Avec l’approvisionnement des Caravanes de l’Estuaire de la cité par le nord, il était très difficile pour l’unité de siège de percer les défenses de celle-ci. De plus, la venue des alliés improbables du nord du Vigmark avait assuré le bon moral des troupes de Danselme, même si on ne pouvait en dire autant du reste de Belfort…
Depuis les dernières semaines, l’une des victoires que les armées de Stahl avaient pu remporter à travers la persistance du siège était la certaine loyauté et confiance de quelques factions de citoyens de Belfort à l’extérieur de la ville. En effet, quelques centaines d’habitants Bradoriens de Belfort, modeste en proportion des pratiquants du Cycle du Duché, s’étaient en majeure partie rangés derrière les forces d’occupations Stahliennes. Percevant comme trahison l’action de leur Duc de s’allier avec les nobles du Vigmark, ceux-ci avaient pris l’initiative de supporter les Stahliens dans les affrontements. Ainsi, les nombreux villages occupés par l’armée du Stahl étaient maintenant en partie administrés par des citoyens Bradoriens pendant que le siège de Danselme se poursuivait. Bien que majoritairement Cyclaire depuis l’instauration du Duché, une division se faisait maintenant sentir au sein du peuple de Belfort.
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Alors que le momentum des assauts des légions de Naraad de Flammensbrug semblait avoir été atteint lors de la première semaine de septembre, plusieurs incidents survinrent dans les campements de Stahl encerclant la capitale. De façon très récurrente pendant les nuits, plusieurs armes de siège et avant-postes se firent saboter. Des campements prirent en flamme dans les rangs des orcs. Des troupes de sapeurs faisaient apparemment oeuvre à l’extérieur de Danselme. Toutefois, aucune vigie n’avait rapporté aux commandants de l’unité de siège une sortie de troupe ou des déplacements ennemis au sud de la cité depuis deux semaines. Si les cyclaires étaient la cause de ces opérations, ils avaient été totalement invisibles aux yeux des guetteurs Stahliens.
Les actions de sabotage se multiplièrent durant les jours suivants. Ceci ralentit de façon significative l’effort militaire sur les murs de la capitale de Belfort dû aux bris d’armement et aux différentes pièces d’équipement endommagés pendant les nuits précédentes. De plus, au même moment que ces problématiques apparurent, la position de Stahl fut doublement affectée lors de l’approche du renfort cyclaire en provenance de Rivesonge. Les regroupements de la Maison Rouge et de la Coterie du Solstice s’étaient présentés au nord-ouest des forces Stahliennes et leur présence compromettait désormais une partie de leurs opérations. Suivant cette nouvelle présence sur le champ de bataille, la Commandante Naraad ordonna à une partie de l’infanterie de se mobiliser vers le positionnement de la nouvelle force Cyclaire afin de l’empêcher de rejoindre la capitale.
Malheureusement, la troupe modeste de soldats dépêchée pour confronter les Cyclaires de Rivesonge se fit rapidement prendre en souricière dans la vallée à l’ouest de la cité. C’est lorsque les soldats Stalhiens s’avancèrent dans la plaine que l’ennemi invisible se manifesta. Sortant directement du sol boueux, une trentaine d’hommes et de femmes surgirent afin de prendre en tenaille leurs ennemis. Ceux-ci semblaient avoir fabriqué des caches de fortunes à l’intérieur même du sol de la plaine. Ce stratagème confirma immédiatement aux Stahliens la provenance des multiples sabotages nocturnes des derniers jours. Affichant principalement les couleurs des Cavaliers du Midlodhian et des Caravaniers du Vigmark de Rivesonge, on reconnaissait parmi les rangs quelques membres des `Hiens Kornus.
Il ne fallut qu’un peu moins d’une heure pour que les multiples regroupements cyclaires mettent en déroute l’infanterie prise au dépourvu devant ce stratagème ingénieux. Suite à ce combat, ce regroupement réuni, tâche accomplie, put aisément rejoindre le mur nord et pénétrer en sécurité dans la cité.Devant cet échec et la perte d’effectif, il ne faisait aucun doute dans l’esprit de Naraad que Danselme ne serait pas défaite durant le mois de septembre…
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Le temps manquerait bientôt aux troupes Stahliennes s’ils souhaitaient consolider leur assise sur Belfort et proclamer le territoire comme étant leur. Avec l’hiver qui allait bientôt tomber sur la région de la Marche Exilée, l’avenir de Belfort allait se décider assurément d’ici les deux prochains mois. Est-ce que la ruse et l’unité des Cyclaires triompheraient de la force et l’expertise militaires des envahisseurs du Royaume de Stahl? Pour le moment, rien ne semblait encore décidé.
Chronique III: La Chute de Laverne
Le 30 août 117, le glas de ce qui fut la ville de Laverne sonnait aux sons des cors cyrians. Une semaine sans répis que l’on entendait les murs de Laverne être pilonnée de toute part par les assauts des armes cyrique.
Au début du siège, une part importante des civils purent être écartée des combats et amenée aux portes nord, là où on retrouve les quartiers paysans. C’était le meilleur refuge face aux bombardements incessant. Positionnés afin de cibler et complètement anéantir les garnisons militaire de Laverne, la force d’invasion n’avait rien laissé au hasard.
Dans l’espoir de ralentir les efforts de déploiement du matériel de siège autour de la ville. Quelques sorties des forces Drasiliennes purent déstabiliser les rangs cyrians. Des assauts sur les lignes d’approvisionnement et sabotage de quelques caravanes mettaient du sable dans l’engrenage cyrian… mais c’était trop peu. La machine avaient été rodée, les troupes endurcies qui étaient à Laverne étaient nulle autre que des unités de soldats d’élites Coranthienne mener par les Vigiles du Misthral, leur fait d’arme contre les dokkalfars d’Al’Sharaz en ont fait des alfars n’ayant pas froid aux yeux et ils n’avaient que faire des escarmouches d’un ennemi inférieur en équipement et en moyens. Les troupes drasiliennes n’avaient eu comme adversaires que des invasions de seigneurs de la Marche et des assauts de seigneurs stahlien un peu trop ambitieux. Aucun des officiers en poste ne s’étaient préparé à un ennemi aussi méthodique, prévoyant et impitoyable.
Pendant des jours, une pluie de pierre et d’acier s’abattait sur les murs de la ville sans qu’aucune riposte n’aient pu être organisée. La portée des engins forvarites surpassaient largement les tirs d’arbalètes et des engin de défense des Lavernois.
Au matin du 4 septembre, la tour sud-est commença à fléchir. Cela faisait une trentaine de projectile qu’elle subissait tout au plus. Les généraux cyrians observaient la scène et dirigeaient les différents artilleurs pour donner le coup de grâce à cette tour. Les troupes adossées aux créneaux des palissades de pierres crurent apercevoir un engin de siège qu’ils n’avaient jamais vu encore. Une sorte de gueule de poisson avec une bouche béante. Tout de métal, l’ouvrage d’acier était en fait un canon placé à quelques 50 mètres de la tour. Après une heure de préparatifs, les forvarites déclenchèrent l’engin et une déflagration retentit suivi immédiatement d’un vrombissement qui baigna le sud-est de Laverne dans la poussière…
Prêt à un combat urbain, les lanciers Cyrians fondirent dans les décombres encore fumant de la tour. Peu à peu, ils avançaient sans gênes dans les rues de la ville. La résistance Drasilienne, bien qu’organisée, ne pouvait faire front longtemps face aux forsvarites les dépassant en nombre et en équipement. Plus les soldats du Cyr pénétraient dans la cité, plus ceux-ci, constatèrent avec étonnement, à quel point Laverne avait été laissée à l’abandon. Plusieurs quartiers, semblaient désert.
Avec la marche de l’armée de Forsvar qui était maintenant en contrôle des murs, Laverne telle qu’on l’avait connue allait vivre ses derniers instants. Les lanciers cyrians se précipitèrent dans la ville et leurs ordres étaient formels; Éradiquer toute trace de résistance dans la cité et soumettre les civils Drasiliens restant.
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Alors que les murs étaient sur le point de céder au sud de la ville. Un déploiement stratégique de soldat Drasiliens fut de nouveau envoyé sur le champ de bataille au nord des murs. Leur dernière mission était fort simple; Briser les bataillons autour de cette portion du siège et fournir suffisamment de temps pour permettre aux nobles et civils de fuir en direction de Rudvhin. La cohorte représentait une partie des troupes princières de la famille de Sardoine. Dirigée par l’un des neveux de Kaspart de Sardoine, le jeune commandant Gustaph de Sardoine, ainsi qu’Illiphar Béryl, cette troupe représentait la dernière chance pour évacuer en partie la cité déchue.
Simultanément à la sortie de la troupe d’élite, du feu grégeois fut projeté à l’extérieur du mur afin de fournir de la couverture aux troupes auxiliaires. Une cinquantaine de cavaliers sortirent de la bourgade suivis par les troupes de couverture. À l’avant du convoi, Kaspart de Sardoine, escorté par nul autre que Régnier de Béryl guidait la troupe vers Rudvhin.
Là-bas, à quelques lieues de la ville, des fortifications avaient été consolidée par les Béryls afin d’accueillir les réfugiés de Laverne. À cet endroit, les familles de Laverne avec leur troupe pourraient se regrouper et préparer la suite de la guerre.
Alors que les cavaliers repliaient en direction des fortifications près de Rudvhin, la troupe d’Illiphar et Gustaph menait à bien leur dernière mission pour la famille Sardoine. Il ne faisait aucun doute dans l’esprit des commandeurs que cette bataille représenterait leur dernier combat. Plus les minutes avançaient sur le champ de bataille, plus de leur frères et soeurs d’arme tombaient devant le nombre des forces Alfars. Alors que les cavaliers de Kaspart arrivaient finalement à l’extérieur des lignes ennemis, pas plus d’une vingtaine de soldats de la garde étaient encore debout. Dans la frénésie du combat, entre deux ennemis abattus, Gustaph s’arrêta devant Illiphar, tous deux sachant que la conclusion de cette affrontement était proche. Le premier se prononça:
C’est ici que nos chemins se séparent seigneur Béryl! Il est encore temps pour vous et les vôtres de rejoindre le convoi de Kaspart de Sardoine. Maintenant, allez appuyer vos frères et le sang de Laverne. Par Vinëren, protègez notre avenir!
La main de Gustaph tendu vers le dokkalfar, quelques secondes passèrent avant qu’Illiphar accepte la dernière requête de son frère d’arme. Se concluant par une poignée de main, Illiphar de Béryl lança une concoction explosive au-dessus de sa tête, signe de la retraite des autres membres de sa famille du champ de bataille. Les soldats de Gustaph, entraînés pour ce moment, firent un mur stratégique pour permettre au corridor de Dokkalfars de pouvoir rejoindre Regnier Béryl à l’est.
Leur dernière mission accomplie, les drasiliens fuyant le courroux cyrian jetèrent leur dernier regard sur Laverne, le son des cris d’agonie des braves protégeant leur retraite nourrissaient leur rancoeur.. La cité de Sardoine venait de tomber.
Chronique IV: La collecte…
Tapi dans l’obscurité de la forêt, cela faisait de longues minutes qu’il se tenait là. Les nuits s’étaient considérablement refroidies, et pourtant, l’air frais n’avait rien à voir avec ses tremblements incontrôlables. Pourquoi avait-il été aussi stupide ? On l’avait bien averti de ne pas s’éloigner du regroupement, et de la lanterne. Rien à faire. La brume, les entités qui se matérialisent, les ordres hurlés par Sébastian, le chaos de la bataille ; il avait voulu abandonner tout cela derrière lui, trouver refuge ailleurs. Alors il avait couru. Couru sans s’arrêter jusqu’à ce que ses jambes ne le portent plus. Ce n’est qu’à la troisième chute qu’il avait fini par reprendre ses esprits et comprendre la futilité de sa fuite. Maintenant, c’est en tentant de reprendre son souffle qu’il scrutait entre les arbres, à la recherche de cette lanterne maudite. Son seul espoir de retrouver son chemin dans ces lieux inconnus. Rivesonge. Pourquoi y était-il, d’ailleurs ? Plus il y pensait, plus la stupidité lui apparaissait comme la raison de tous ses problèmes.
Et avec ce froid qui s’intensifiait. L’hypothermie allait progressivement devenir son ennemi le plus meurtrier s’il persistait à ne pas bouger. Les spasmes qui lui parcouraient le corps devenaient incontrôlables. Et alors qu’il s’apprêtait à se relever pour poursuivre son chemin, il les entendit. Des murmures incompréhensibles qui s’élevait dans la forêt tel une eulogie à son attention. Ou ces voix étaient-elles plutôt le fruit de son imagination ? Impossible de le dire à ce moment. Avec les secondes qui s’écoulaient, les voix se cristallisaient, devenant de plus en plus audibles. Elles l’appelaient. « Anatole ». « Anatole ». C’était bel et bien son prénom, Anatole.. L’Ordre d’Élode ne l’avait donc pas abandonné, et le groupement devait être à sa recherche. Il devait retrouver la lueur de la lanterne, pour être sauvé. Il dû balayé l’obscurité une dizaine de fois avant de repérer un point lumineux au loin. Beaucoup trop loin. Comment avait-il pu s’éloigner autant ? C’est donc à tâtons, avec une démarche parsemée de gestes approximatifs, qu’il se remit en route, en quête de la sécurité imparfaite qu’il avait quitté quelques minutes auparavant.
Et alors qu’il cheminait dans l’obscurité, Anatole réalisa soudainement que le point lumineux qu’il chassait venait de se dédoubler. Et alors qu’il cherchait à distinguer l’original, il remarqua qu’une troisième lueur s’était dévoilée. Plus aucune voix ne l’appelait. Depuis combien de temps, déjà ? Il l’ignorait, la notion du temps lui avait échappé. Tout ce qui lui restait pour se guider était ces trois lueurs, et une étrange odeur métallique qui étaient portées jusqu’à lui au gré du vent…
Lorsque Anatole prit conscience de son environnement, il était déjà trop tard. Tout se passa si vite. Les lueurs se rapprochaient, titubant devant l’atrocité qui s’approchait de lui. Il tomba dans une substance visqueuse. Du sang, l’odeur ne trahissait pas. Puis il le sentit s’enfoncer dans sa chair un corps étranger, froid : une lame – non, un crochet. La dernière chose qu’il vit avant de perdre conscience, ce sont ses propres doigts s’enfonçant dans le sol à la recherche d’une prise, alors qu’on le tirait lentement vers l’arrière.
Et les voix avaient repris leur chant. Mais ce n’est plus seulement son nom qu’il entendait. Cela avait été remplacé par une sinistre mélodie aux paroles anciennes. Et à travers ces mots étrangers, une voix gutturale se distinguait :
« Anatole, joins-toi à moi. Plus jamais tu ne seras seul dans l’obscurité, je te promets. Tu aurais erré très très longtemps seul sans moi… Ensemble, nous ferons de cette prison éternelle notre royaume. Ta chair servira à de grande chose car tu fais désormais partie de ma création, les pièces s’assembleront bientôt »
Conclave des joyaux 2017
Chronique I: L’Équinoxe de Danselme
LA ROUTE DE L’ESTUAIRE
La route au nord de Danselme servait depuis plusieurs semaines déjà de ravitaillement pour la cité en siège. Les Caravaniers de l’Estuaire, sous les ordres de Balthus Alfertz, assuraient la sécurité de l’approvisionnement de Danselme et la défense au nord de celle-ci. Malgré les assauts des armées stahliennes, la route avait tenu bon depuis l’arrivée des Alfertz. Toutefois, la situation allait potentiellement changer avec le début de l’automne.
Au dernier jour de septembre, en provenance de l’est, une cohorte importante d’orcs aux bannières du Dôme d’Himmelfähr se présenta devant les convois des Caravaniers. Dirigé par Sir Lothaire de Myrca et accompagnés de la 5ème Bannière du Griffon Hurlant, leur objectif était clair; anéantir une fois pour toutes la ligne de ravitaillement vers Danselme.
Rapidement, en l’espace de quelques heures, le chemin-nord menant vers Danselme se transforma en véritable carnage. L’urgence de la victoire sur l’ennemi se faisait sentir de part et d’autre du champ de bataille. La violence des coups des Griffons était équivalente à la rage derrière ceux des Vigmars.
Au front Cyclaire, la tournure des affrontements prit un tournant pour le pire lorsque la garde de Lothaire de Myrca perça la défensive Cyclaire. Les hommes du Griffon assurèrent une bonne couverture aux orcs de Sir de Myrca qui avaient pour but d’atteindre le centre des forces des Caravaniers, Balthus Alfertz. À travers les cris et l’acier se fracassant sur le champ de bataille, une scène violente se déroula devant les yeux de tous. Armes en mains, la garde rapprochée de Balthus et la force d’élite de Lothaire amorcèrent un combat des plus sanglants. De part et d’autre des forces, on pouvait apercevoir plusieurs silhouettes des Griffons dirigés par Marco et Peter Giovanna et des Caravaniers, Jayrick et Mâchoire d’Acier dirigeant les guerriers du regroupement.
Dans la frénésie des affrontements, une ouverture dans la défensive des Caravaniers se présenta et Xander Locke, un orc d’une stature impressionnante s’enfonça à travers les lignes ennemies vers le chef de l’Estuaire. En quelque seconde, l’ensemble de la scène se déroula. Lame dans la main droite, utilisant son propre bras gauche comme bouclier, Xander enfonça la lame profondément dans le cou, à gauche, du commandant, atteignant son coeur directement. Immédiatement, celui-ci s’effondra au sol. Devant cette scène, Sieg Alfertz, finissant un adversaire, bondit afin de rattraper son oncle, maintenant sans vie. Dans le même élan, son camarade Jayrick, prit la défense de celui-ci devant l’orc, lui assénant un coup important au visage, le renversant au sol.
Pris d’une rage sans mot suite à cette mort, les Caravaniers redoublèrent d’efforts devant les cris de colère de Sieg afin de repousser les Stahliens. Ces derniers durent, devant la force de leurs ennemis cyclaires retraiter vers le front de la capitale. Sans avoir anéanti les lignes de ravitaillements vers Danselme, ils avaient porté un dur coup aux Vigmars pendant l’assaut.
…
Au sud, à quelques moments près des affrontements sur la route des caravaniers, l’offensive finale des forces de Stahl se lançait sur la capitale. Synchronisée avec les forces de Lothaire, la Commandante Naraad avait sonné l’ordre général d’une attaque totale sur les murs de Danselme. Avec l’aide de la Brigade Eisern, le front Stahlien avait été en mesure de renouveler leur arsenal d’armes de siège au début du mois, ce qui facilita grandement l’offensive actuelle.
Malgré la préparation défensive de Belfort, les béliers enflammés de Stahl pénétrèrent à travers les renforts des portes de la cité si souvent testés depuis les derniers mois. Cependant, alors que les portes cédèrent, de l’enceinte surgie une quantité impressionnante de cavaliers cyclaires, n’attendant que ce signal afin de se déployer. Menés par Iskander Vùnd, petit fils du patriarche des Cavaliers, ceux-ci semblaient tenter une contre-attaque de dernier recours devant leurs ennemis. Et cela semblait apparemment fonctionner.
Devant la sortie d’ennemis inattendus, la formation militaire des Stahliens se préparant à rentrer dans la capitale fut rompu en un instant. La mission suicide des Cavaliers était évidente, couper la tête des armées ennemies avant qu’ils ne poursuivent leur percée. Il ne fallut que quelques instants à Iskander et ses suivants pour localiser Naraad sur le champ de bataille. Devant les forces de Stahl, la centaine de cavaliers Vigmars représentait une nouvelle menace à cette conquête. Devant l’infanterie de Stahl, il était facile pour les Cavaliers de manoeuvrer vers leur objectif. Arc en main, il ne fallut qu’une flèche à Iskander pour atteindre la Commandante Naraad en pleine épaule, la désarmant et l’incapacitant grandement. Toutefois, alors que le coup de grâce allait être donné par le cavalier, une lance percuta Iskander de revers, le renversant au sol. Sur son flanc, se tenait Marcus, Maïtre-Mystique de la Brigade, tenant la Bryag Eisen en main, la lance forgée par les cendres de l’ancien chef de la Brigade. Se relevant aussi rapidement qu’il était tombé, Iskander dégaina son arme prête à son duel devant le Stahlien en soif de rétribution pour la mort des siens. Les coups s’échangèrent pendant plusieurs minutes, aucun autre soldat ne tentant d’interrompre l’affrontement. Ayant l’avantage de la porter et du terrain, le lancier asséna plusieurs frappes importantes à son adversaire, le forçant à mettre genou à terre. Devant l’ennemi, Iskander savait que son heure était venue. Le Cycle lui avait donné une seconde chance afin de poursuivre la guerre. Maintenant, le Cycle reprenait sa vie par l’acier fait du coeur de l’ennemi qu’il avait lui-même tué…
Suite à cela, la plupart des cavaliers toujours vivants retournèrent dans l’enceinte de la ville. Dans la mêlée, l’offensive des cavaliers fut efficace afin de déstabiliser la formation de l’armée Stahlienne, permettant le repli de la majorité des troupes dans les quartiers centraux de Danselme, là où la dernière ligne défensive des Cyclaires aurait lieux.
…
Pendant plusieurs jours, les stahliens avancèrent à travers les différents quartiers de la cité, là où ils rencontrèrent différents foyers de résistance menant des guérillas face aux soldats. Naraad étant gravement blessé suite à l’assaut des Cavaliers, la direction des forces avait été transférée à Lothaire de Myrca. Une fois arrivée dans l’enceinte de la dernière forteresse de Danselme, une défense impressionnante avait été organisée par le Duc de Belfort et les généraux de la Maison Rouge, Kael et Akim, qui avait pris l’initiative de la défense. Devant cette révélation, il était évident que la saisie de Danselme n’était pas encore assurée pour les Stahliens. Le mois d’octobre avançait et l’hiver allait bientôt se présenter, ce qui rajoutait à l’urgence de la situation.
À travers les jours de combats et l’arrivée du front des Caravaniers au centre la cité de Danselme, aucune des parties ne semblait avoir le dessus sur l’autre. Les Stahliens avaient été en mesure d’adosser leur adversaire contre le dernier mur. Toutefois, le temps allait bientôt manquer et la forteresse ne semblait pas tomber. Si ceux-ci poursuivaient l’offensive encore longtemps, tous périraient dans l’hiver de la Marche Exilée. Cette réalité était maintenant connue de tous alors que le calendrier touchait la deuxième semaine d’octobre.
Alors que tous les combattants Stahliens semblaient prêts à laisser leur vie sur le champ de bataille, voyant la position de leurs ennemis, les commandants de Danselme appelèrent au cessez-le-feu. Répondant à leur honneur guerrier et leur code martial, les dirigeants Stahliens toujours sur le champ de bataille acceptèrent le cessez-le-feu et d’effectuer les pourparlers avec les généraux adverses. Pendant près de trois jours, les discussions, souvent explosives, eurent lieu au centre de la ville entre les représentants des factions. Après de longues discussions de négociations, une entente fut prise par les deux parties; Les Stahliens, dans leur avancée à travers Belfort, concédèrent Danselme aux Cyclaires à la seule condition qu’ils puissent préserver la totalité du territoire restant de Belfort afin de construire leurs avant-postes devant Mévose. De ce fait, Danselme serait la nouvelle porte d’entrée du Vigmark, sous la direction de Belfort, qui aurait pour objectif de garder la “paix” avec les Stahliens du Heaume.
…
Pendant les semaines suivantes, les forces Stahliennes replièrent vers le Heaume afin d’y débuter la construction de la forteresse principale de leurs avant-postes vers Mévose. Les différentes unités militaires dépêchées par le Royaume durant cette guerre participèrent au début des constructions avant de quitter vers le Royaume. Ces efforts furent principalement coordonnés par Enora, nouvellement dirigeante de la Brigade d’Eisern. Du front cyclaire, une quantité importante de civils de Belfort furent escortés vers Danselme par les Caravaniers de l’Estuaire. Ceux-ci ayant reçu une permission spéciale des forces d’occupation Stahlienne, ils avaient le mandat de ramener tous les cyclaires au-delà des murs de la cité afin de pouvoir unir une fois pour toutes l’ensemble des suivants du Cycle. Suite à la mort de Balthus Alfertz, son neveu, Sieg, et Tomrek des Caravaniers eurent le mandat se s’acquitter de cette tâche.
Des rites funéraires importants furent par la suite exécutés de part et d’autre des nouvelles frontières afin de commémorer les valeureux combattants et héros morts durant les affrontements de l’été. Pour les cyclaires, la venue de la saison de l’automne symbolisait grandement l’aspect du deuil et du début du sommeil éternel. Pour les Stahliens, leurs actes allaient effectivement s’inscrire dans l’histoire du continent d’Élode. Tels que propagés par les enseignements de Werden et du Dévot Akkar, les défunts avaient accompli leur devoir céleste en offrant leur vie pour la grandeur de leur royaume.
Après de nombreux mois d’affrontements sans relâche, la guerre pour le contrôle de Belfort était maintenant terminée. Celle-ci aura amené de nombreux changements sur le territoire menant vers Mévose. Également, il ne faisait nul doute que cet évènement allait définir les relations futures entre les parties impliquées en plus de venir influencer une autre grande guerre qui faisait maintenant rage au sud d’Élode…