Saison 2016
Pour mieux vous situez dans le temps, nous voulions compiler les chroniques jusqu’ici écrite depuis nos tout débuts. Ces textes donnent les pistes d’intrigues qui ont été mises sur le jeu depuis notre saison 2016.
Vous aurez vite compris que le calendrier Brumelance est simplement l’année 116 pour correspondre à la saison 2016.
Un merci particulier à Alain Lebel, pour avoir compiler le tout assidûment.
Brumelance 1 2016
Chronique 1:
Ce n’est plus un secret pour personne ; Le duché de Valterne de l’ancien empire de Mévose est habitable. Depuis la fin des tempêtes de brume, cette portion centrale du continent est convoitée par tous. Des groupuscules, des compagnies d’aventuriers ou même encore des exilés des 4 coins du continent d’Élode furent envoyés dans une petite colonie appelée Rivesonge.
Que ce soit pour y piller les derniers vestiges d’une époque révolue, pour y ouvrir des voies de commerce ou pour y faire grandir l’influence de leur nation, les habitants de Rivesonge ont davantage goûté à l’amertume d’un hiver loin des leurs, là où réalité et le cauchemar semblent se côtoyer une fois la nuit venue.
En effet, des phénomènes étranges et impitoyables, dignes du Tourment, ont été rapportés dans cette partie du monde. Là où les créatures rôdent, il est fou de sortir pour aller faire une balade. Déjà, plusieurs y laissent leur raison, et ceux qui résistent aux appels vers l’inconnu sont que trop changés par ce qu’ils y voient…
Des puissances, depuis longtemps endormies, se sont éveillées lors du dernier automne et l’hiver ne fut pas de tout repos pour les téméraires aventuriers…
Plusieurs paieront le prix de leur bienveillance par la faim et le manque de ressources dû à la faiblesse de leur caravane commerciale. À trop vouloir partager et éviter les conflits, chacun fini bon dernier face à un hiver aussi rude. Dans le froid glacial, séparé par les blizzards effroyables, l’allié en temps d’espoir devient l’ennemi de chair et d’os qui ne s’évanouit pas dans la brume une fois l’aurore passée.
Comme si les problèmes de ravitaillement dûs aux soubresauts de la brume n’étaient pas suffisants, les conflits et les tensions entre les nations semblent au vif!
Le Duc de Chastel, une seigneurie de la Marche Exilée, mentionna lors de sa réception en l’honneur de la veillé du Soltice qu’il souhaitait unifier la Marche exilée. Souvent prise à la légère, l’unification de la Marche est une entreprise aussi ambitieuse que complexe où l’égo des puissants rivalise avec la nécessité de suivre un plan commun. Reçue avec mépris par les émissaires présents, cette nouvelle confirme que certaines nations profitent de ce pays constamment déchirés. Il reste le fils du duc, Christian, qui est à Rivesonge depuis le mois d’août dernier et semble s’être attiré la sympathie des différents représentants, peut-être pourra-t-il prouver le bien-fondé de sa cause..
L’avant-poste de l’Ordre d’Élode basé tout près de Rivesonge semble investir beaucoup de ses ressources pour assurer une certaine sécurité aux nouveaux arrivant. Certains vont même dire qu’ils cherchent à recruter des érudits dans la région. Qu’ont-ils découvert qui vaut tant de soucis?
À cela s’ajoute les tensions externes entre les nations. Les cités de Cyriande, depuis la nomination du nouveau Cyr en l’an 115, sont en ébullition. Vers où se tourneront leurs regards au moment de déverser leur rage ?
En dehors de la Marche Exilée, c’est le royaume de Stahl qui semble le plus avide d’étendre son territoire vers Valterne. Les savants et les généraux Orcs et Malandrins possèdent à la fois les connaissances et la force brute nécessaire pour rivaliser contre ce qui se terre dans les forêts du duché maudit.
L’année 116 ne s’annonce pas plus calme que 115, bien au contraire. Encore une fois, c’est une lutte conjointe pour leur survie et leur élévation que devront mener les habitants de Rivesonge. Qui s’élèvera et qui ploiera le genou et qui y laissera sa vie ? Cela, seul l’avenir nous le dira.
Chronique 2:
Depuis le solstice d’hiver, les désirs d’unifications du duc de Chastel Semont de Banffre sont connus de tous les nobliaux de la Marche Exilée. Loin de vouloir étendre son territoire par la conquête ou par la force, le duc de Chastel eut la sagesse de faire appel à la diplomatie afin de planifier, avec ses pairs, la marche à suivre pour un royaume uni et plus fort.
Cette rencontre qu’on nomma “la Table des Ducs” rassemblait les grands noms de la Marche. Elle fut organisée par l’héritier de Banffre, Christian avec la collaboration de la Maison Rouge, un groupe ayant élu domicile à Rivesonge.
La rencontre vit s’asseoir 6 des 7 individus les plus influents de la Marche. Un seul manquait à l’appel, le duc de la seigneurie de Mésière, souffrant, ne put se rendre à cette importante rencontre. Ainsi donc, les familles de Danteigne, Belfort, Ravière, Valorie, Durance et Chastel étaient présente.
La Table des Ducs dura plusieurs jours. Les sujets qui y furent abordés ne sont connus que des principaux intéressés pour l’instant. À la sortie des figures d’autorité de la Marche, une annonce importante fut faite, qui vint diviser la Marche en deux positions.
D’une part, les ducs qui appuyaient Semont de Banffre dans son désir d’unification. Ainsi se décrivaient les seigneuries de Belfort, Durance, Ravière et bien entendu Chastel. De l’autre côté on reconnu clairement campé contre ce qu’ils nommèrent “l’élévation d’un roi de la marche” les seigneurs de Danteigne et Valorie. Quant à Mésière, absent et obligé de garder le lit. un doute plane sur son allégeance pour l’un ou l’autre des camps. Il y a fort à parier que chaque côté voudra convaincre le duc de Mésière d’adhérer à sa vision.
Le seigneur de Valorie, Auguste Darion, quitta la table avant la fin de celle-ci, bousculant les gardes et maudissant Semont de Banffre pour tenter de prendre le contrôle en manipulant et en achetant les seigneurs de la Marche. Il promit de s’opposer à cette entreprise même si cela le conduisait en guerre.
Semont de Banffre fit rapidement une annonce comme quoi la Marche Exilée avait fait, par les résultats de la Table des Ducs, le premier pas vers un avenir prometteur. Tous se demandent maintenant quel sera le deuxième pas pour l’unification de la Marche.
Brumelance 2 2016
Chronique 1:
Sous les lueurs du soleil de midi du 25 juin 116, Semont de Banffre était agenouillé au pied de l’autel de la chapelle de Chastel. En face de lui, la Haute-Prêtresse Dunantel, prononçait son discours afin de souligner la consécration du seigneur de Chastel comme étant digne d’arborer le symbole Bradorien.
Très célèbre en raison de son désir d’unifier la Marche Exilée, Semont de Banffre avait fait venir la roture et la noblesse des quatre coins de la marche pour assister à cette célébration annuelle.Soulignant ainsi la fête bradorienne de l’Annonciation, le moment de l’année où les paroisses nomme ceux et celles qui porteront la bénédiction du lumineux, la populace de Chastel était en effervescence depuis des semaines en vue de cet événement.
Musicien et troubadours chantaient les louanges du seigneur de Chastel. L’enthousiasme entourant la fête était agrémenter par la présence et la participation de plusieurs familles de Cyriande, soit les Ivaldi, les Falconni et même quelques représentants des Lombarde. Les membres de la guilde des argentiers présents ne manquèrent pas de rappeler à qui voulait bien l’entendre qu’ils avaient grandement contribué au financement de cette fête et ce afin de démontrer leur soutien au projet d’unir enfin la Marche.
On remarqua la présence de plusieurs Hauts-Prêtres de Brador en provenance de Langegard et la contribution monétaire de certaines des plus influentes familles de Cyriande. Pour plusieurs, la fête n’était là qu’un prétexte pour démontrer au reste de la Marche et au continent d’Élode qui étaient les alliés ouverts au duc de Chastel dans son projet d’unification. Lors de la cérémonie religieuse, la Haute-Prêtresse Dunantel profita de son droit de parole pour souligner l’absence du fils du Duc, Christian de Banffre, au grand déplaisir de son père qui entendait déjà les murmures du clergé à ce propos. Certains disaient que Christian avait renié son père alors que d’autres pensaient qu’il était en voie de se convertir au Cycle des quatre.
Faisant place à une foire et à un festin, les célébrations de l’été inondèrent la place publique d’Aubenois. La soirée fût d’une douce fraîcheur, laissant les festivités battre de leur plein.
Ce n’est que le lendemain matin que le tableau s’assombrit. C’est sur la croix sainte de Brador de la grande église de Chastel que fut découvert la scène qui ébranla la ville endormie. Le corps de la prêtresse Dunantel se trouvait là, crucifié, un poignard planté à même le coeur. Le sang avait complètement taché ses robes de cérémonie et son visage était figé dans un rictus de douleur.
La croix-de-sang, voilà comment les gens se souviendront de ce jour.
La garde ducale eut tôt fait d’investir les chaumières où l’on sait qu’on y pratique un culte au Cycle. L’Ordre de Saint-Bréval et les autres officiels de Brador sur place déployait toutes leurs ressources afin de mettre au jour la terrible profanation qui avait été faite. La ville et les bourgade autour voyait un nombre important d’enquêteur cherchant à mettre la main sur le moindre indice.
Le Duc lui-même fut questionné longuement par les officiels du clergé, des mauvaises langues colportaient que c’était des membres de l’entourage du Duc Sémont de Banffre lui-même qui avaient organisé le tout pour son propre intérêt. Avec le soutien du clergé et un motif de la sorte, qui pourrait bien lui barrer la route.
Aucune piste n’est écartée pour l’instant…
Serait-ce un acte de fervent du Cycle s’opposant à l’influence de Brador sur la Marche?
Certain énonce un acte de guerre du seigneur de Valorie, Auguste Darion, qui s’était clairement opposé à Chastel lors de la Table des Ducs.
D’autres encore disent que c’était là l’oeuvre de criminels qui ne cherchaient qu’à mettre le feu aux poudres afin qu’une guerre civile déchire la Marche.
Devant le manque d’informations récoltées sur place, un bataillon de l’’ordre de Saint-Bréval, déjà en marche pour établir un nouveau camp en territoire de Valterne, mettra à contribution son ardeur pour trouver les coupables et les traîner devant la justice divine.
La ferveur religieuse du 6e bataillon de Saint-Bréval n’est plus à faire, leur présence dans le duché de Valterne risque de changer bien des choses.
Chronique 2:
Depuis que les frontières de Valterne sont ouvertes, l’Ordre d’Élode guide les voyageurs et les colons à travers les vents de Brume. Tous n’ont pas la même vision de cette organisation. Certain considèrent cet Ordre comme une organisation qui les épaule, d’autres voient dans leurs actions une machination afin de limiter les prétentions d’expansion de leur nation sur le territoire.
C’est ainsi que le 5 juillet 116, Fynn Bruhnildson de l’ordre d’Élode dirigea une expédition dans les contrées encore inexplorées de Valterne, en périphérie de Rivesonge. Il y avait dans cette expédition plusieurs colons des environs en plus de nombreux hommes et femmes de l’ordre d’Élode.
Bien équipé pour se prémunir contre ce qui aurait pu sortir d’un vent de brouillard. Les pauvres ne purent rien envisagé de ce qui se produisit le soir du 6 juillet. Les ombres et les formes surgirent d’un mur de brume aussi dense que la pierre. Des griffes et des lames aussi tranchantes que des rasoirs s’enfoncèrent dans le corps du jeune Nathan, membre de l’ordre que depuis quatre semaines, qui ne put que crier alors que la vie quittait son corps au même moment que des torrents de sang. Sa mort annonçait une lutte ardue pour la survie de l’expédition.
Les templiers d’Élode faisant face en premier. Leur runes et leurs protections tinrent bons durant les premières minutes. Les griffes et les crocs percèrent néanmoins les plus novices mystiques, créant une brèche meurtrière. Dans l’espace de quelques secondes, le tiers de l’expédition fut engloutie par les cris d’agonie. Ce fut avec étonnement qu’un silence s’empara de l’expédition lorsqu’on aperçut, le chef de l’expédition, Bruhnildson, mettre un genou à terre en retrait loin de la formation. Il murmurait quelque chose qui attira les méandres de néant jusqu’à lui. Les ombres l’engloutirent pour ensuite disparaître dans la nuit, le laissant sauf, lui et toute l’expédition.
Au lever du soleil, l’expédition repris la route. C’est ainsi que le 7 juillet vers midi, à l’aide d’un outil appelé “‘l’Oeil de Vérité”, l’expédition réussit à trouver une Brumelance haute de cinq mètres qui était dissimulée par un écran de brume.
Exténués et meurtris, les membres de l’expédition ne restèrent sur les lieux que quelques heures. Assez longtemps pour recopier les runes se trouvant sur la Brumelance. Il valait mieux de repartir avant qu’un nouveau vent de Brume ne refasse surface.
Le chemin du retour fut moins violent. L’expédition qui fut tout de même prise avec une engeance étrange lors de la nuit du 7 juillet. Celle-ci tourna autour de leur campement pendant presque toute la nuit sans s’en approcher. À chaque fois que certains membres tentèrent de la confronter armées de lances, d’épées, de boucliers et de leurs torches, elle fuyait plus loin dans les bois et ne revenait que plus tard.
L’expédition porta ses fruits bien que la Brumelance ne possède plus ses propriétés protectrices. Il faudra donc que l’Ordre d’Élode trouve le moyen de comprendre son état et éventuellement la mettre en fonction.
Des questions planent encore pour les gens de Rivesonge.
Qu’à murmurer Fynn Bruhnildson pour éviter le pire ?
Quelle sera la suite des actions de l’Ordre en lien avec cette Brumelance?
Les suspicions sur les intentions de l’Ordre sont-elles fondées?
Chronique 3:
Tous les voyageurs vous le diront, la Marche Exilée change et rapidement. Autant le sud de la Marche était en proie à la pauvreté et à l’incertitude, autant l’ambiance y est plus festive. L’apport d’un projet commun et de l’appui de plusieurs nations ont revitalisé tout le sud du pays.
Ce projet d’unification est porté par Sémont de Banffre, duc de Chastel. Entouré de ses ducs qui lui ont juré fidélité, de plus en plus de petits seigneurs se rassemblent sous Chastel. Il demeure que les duchés n’ayant pas porté allégeance aux de Banffre sont maintenant des ennemis déclarés de la cause de l’union. Leur territoire pourrait se voir réparti entre les maisons qui seront fidèles aux de Banffre si les choses venaient qu’à dégénérer.
Pour ajouter à la complexité de la situation, plusieurs nations se questionnent sur l’état de leurs frontières actuelles. Ayant toujours eu un petit territoire habitable, les duchés de la Marche n’ont pas cessé de se disputer les parcelles de terres cultivables.
Déchirée et désorganisée depuis le Tourment, qu’arrivera-t-il lorsque la Marche voudra progresser hors de ses frontières?
Pour beaucoup, il est assez clair que si Chastel réussi ce tour de force, Langegard et Cyriande seront épargnés par les désirs d’expansion du Duc de Chastel.
Déjà le Duché de Valorie s’est affichée contre un tel projet arguant que ce n’était là que l’ascension d’un roi qui se voudra tout puissant. Envoyant des messagers à travers le continent afin de chercher des appuis.
Le silence soutenu du duc de Mésière, François Duval, malgré les longs mois passés depuis la rencontre des ducs, n’ont fait qu’encourager les suspicions que Sémont de Banffre avait envers lui. Ce faisant, il a déclaré que le duché de Mésière était hostile à la cause de l’unification. Que son inaction en révélait davantage sur ses intentions que les positions qu’il aurait pu prendre auparavant.
Il ne restera que le nord et l’ouest. Rien pour plaire au Vigmark et ses représentants, en plus du Royaume de Stahl.
Brumelance 3 2016
Chronique 1:
On dit qu’il ne suffit que d’une étincelle pour allumer un brasier.
Aucune expression n’est plus à propos de ce qu’on nomme désormais la Guerre de l’Unification. Depuis l’annonce de son projet à la veillée du Solstice, les seules armes employées par le Duc Sémont de Banffre pour rallier les gens à sa cause avaient été le verbe et la plume.
Pourtant, en ce quatrième jour d’Août, c’est par centaines que des hommes portant l’héraldique de Chastel traversèrent la frontière de la seigneurie de Mésière. Il n’avait fallu qu’une étincelle – une menace à peine voilée des représentants du Duc François Duval dépêchés en Rivesonge envers le fils aîné et héritier de Chastel, Christian de Banffre – pour que les passions s’enflamment.
Avec à leur tête Ser Damien Isvalde de Lautrec, sacré gardien de l’union et en charge du commandement des armées, il fallut deux jours aux troupes de Sémont de Banffre pour faire marche jusqu’à la capitale fortifiée de Haut-Roc, situé dans le comté de Rougeval, en Mésière. Parmi les hommes de Chastel, il était d’ailleurs possible de reconnaître les couleurs de 300 légionnaires de l’Ordre Oberois de Mornecourt, qui était venu prêter main forte à la cause de l’unification. Et pourtant, même une fois sur place, aucun homme en arme ne vint à la rencontre des envahisseurs alors qu’ils montaient un camp et se préparait au siège de la capitale.
Ce n’est qu’au troisième jour que, dans un grondement sourd, les immenses portes de la capitale laissèrent passer une petite troupe à cheval affichant clairement l’étendard de la famille Duval. Lorsqu’il se rendit à sa rencontre, Ser Damien découvrit à la tête du regroupement un homme à la chemise particulièrement colorée qui se présenta comme Viktor d’Hardroise, Comte protecteur de l’Hardroise et Maréchal des armées de Mésière.
Les rumeurs étaient vraies. Le Duc François Duval, face à la crainte d’une invasion imminente, nomma son plus proche conseillé, un homme issu de la roture, au rang de comte dans l’espoir qu’il puisse défendre le royaume. À la lettre écrite de la main même du Duc Sémont de Banffre exigeant une reddition sans condition des troupes de Mésière, le curieux personnage se contenta de rétorquer :
‘’ On dit que le sang langegardois est un excellent fertilisant. Moi qui souhaitais tant avoir un jardin, je vous remercie de venir verser le vôtre chez moi. ‘’
Puis il fit demi-tour pour se réfugier à nouveau derrière les remparts de Haut-Roc. Ainsi, Mésière avait céder une vaste partie de son territoire aux envahisseurs pour concentrer sa défense sur la capitale, qui était aussi le point de passage central vers le comté d’Hardroise et les mines de cuivre noire qui avaient fait sa richesse.
Dans les jours qui suivirent, sur plusieurs dizaines de mètre, on déployait une barricade empêchant quiconque d’entrer ou de sortir par la porte principale de la ville. Ser Damien ne savait que trop bien que les greniers de Haut-Roc n’abritaient pas suffisamment de vivre pour survivre de longs mois. Ils seraient tous morts avant l’hiver.
Chronique 2:
À l’attention de Sémont de Banffre, duc de Chastel et roi légitime de la Marche Exilée,
Mon seigneur, je vous annonce que nous avons été en mesure de franchir sans encombre la frontière nord de Valorie. En concordance avec vos plans, les Cyrians ont rempli leur promesse en assurant nos arrières durant le déplacement de nos troupes. Je dois d’ailleurs ajouter que l’emploi de la routecommerciale de la Guilde des Argentiers pour déplacer leur contingent militaire et venir bloquer les éventuelles percées des troupes auxiliaires de Stahl et Drasilhelm appuyant Valorie était du pur génie. Grâce à la protection des armées des condottieres de Ravène, Emiliera et Valichi, aucune force n’a osée s’attaquer à notre arrière garde durant le voyage.
Toutefois, nos progrès à l’intérieur du duché même sont limités. Plusieurs convois en partance de Berluse transportant nos ravitaillements devaient nous être acheminées par la voie terrestre. Le Schildervest a pris position en bloquant et confisquant nos provisions tout près des frontières de Stahl.
Il nous a donc fallu nous ravitailler auprès des populations de Valorie, ce qui nous a coûté une semaine de préparatifs. Nos déplacements au sud semblent également ralentis par la présence de troupes princières drasiliennes.
Ces obstacles m’a toutefois permis d’envoyer mes espions à l’intérieur du territoire pour me ramener de l’information. À l’heure où j’écris ces lignes, le duché de Valorie se mobilise et se prépare à la guerre.
Contrairement au prétendu comte d’Hardroise, qui semble toujours se terrer dans sa forteresse, la Duchesse, avec l’aide de quelques familles nobles drasiliennes, prépare ses troupes à une bataille de front. Si c’est le cas, nous lui montreront la ferveur des femmes et des hommes de bien qui compose nos rangs. Il semble que mon voyage sera plus intéressant que celui de mon époux.
Unifié, nous sommes plus fort.
Victoria Isvalde de Lautrec,
Comtesse de Lautrec en Chastel
Gardienne de l’Union et dépositaire du commandement des armées
Chronique 3:
Depuis les dernières années, jamais les tensions à l’intérieur du continent n’auront été aussi exacerbées. Qui aurait cru que l’annonce du Duc de Chastel, l’automne dernier à l’intérieur du manoir de l’Aurore, aurait menée à un conflit aussi déchirant. Dans son désir d’unifier les siens et ainsi redonner la gloire perdue aux descendants mévosiens, un conflit aux proportions continentales se serait déclencher depuis les dernières semaines au sein même du territoire déchiré de la Marche. Les Duchés de Chastel et Belfort, appuyé par les efforts de factions Cyriannes et Langegardoises, auraient envahi les Duchés de Mésière et de Valorie, s’étant opposés à l’idée d’une Marche unie sous un même monarque.
La royauté Stahlienne et Drasilienne auraient entrevu les dangers futurs que pourraient amener une Marche Exilée unis sous une même bannière, l’ancienne mévose ayant été autrefois un puissant adversaire pour ces deux royaumes. Des émissaires des deux contrés auraient rapidement fait de communiquer et d’appuyer le Duc François Duval de Mésière et la Duchesse Éléanne Mélidor de Valorie afin de monter une résistance contre l’armée de l’unification. Les forces respectives s’étant chacune annoncée, des batailles font déjà rage dans le Duché de Valorie. Entre-temps, le siège de la capitale de Mésière avait présentement lieu au nord de la Marche Exilée. Les mois prochains allaient s’avérer critiques pour le futur de la Marche Exilée. La Guerre de l’Unification était désormais bien réelle et cela, nul ne pouvait le nier.
À travers les récents événements, plusieurs rumeurs circuleraient que le maréchal des armées de Mésière, Viktor d’Hardroise, auraient quitté la capitale afin d’organiser une rencontre avec d’autres factions alliés Stahliennes à l’intérieur de Rivesonge. On entendrait également dire que le jeune frère de la Duchesse de Valorie, Fredrick Mélidor, ferait également partie de cette rencontre, les détails entourant leur présence reste nébuleux.
Si ces rumeurs s’avèrent véridique, bien que les combats principaux semble déjà se dessiner sur le territoire même de la Marche Exilée, une partie de ce conflit risque bien de se jouer tout près de Rivesonge.
Est-ce que Christian de Banffre et les supporteurs de l’unification pourront rivaliser face à une telle oppositions?
Chronique 4:
Le 6e bataillon de l’ordre de Saint-Brévall ne laissa personne indifférent à Rivesonge. Également surnommé l’inquisition Bradorienne par certain, ces hommes et femmes provenant des Piliers de Langegard avaient comme mission de trouver ceux ayant reçu une “marque” par des habitants de la brume particulièrement puissant et jugé dangereux. Sauver leurs âmes par la lumière de l’église Bradorienne, voilà leur mission.
Bien que le grand inquisiteur dû faire face à une opposition vive de la part de plusieurs habitants de Rivesonge, cet homme pieu ne perdit pas courage et mis à exécution son plan pour réussir sa mission.
C’est ainsi qu’en août 116, sur la grande majorité des routes traversant le duché de Valterne, des barrages furent érigés par les forces du 6e bataillon. Avec les chevaliers langegardois l’on pouvait apercevoir plusieurs soldats portant des tabards aux couleurs de seigneuries de la Marche Exilée, toute des seigneuries qui soutenaient le projet d’unification.
C’est ainsi que les convois marchands et les voyageurs furent fouillés et questionnés afin que le 6e bataillon puisse en apprendre plus sur les marqués, leurs habitudes et leurs liens avec les guildes et puissance à l’extérieur du duché de Valterne.
Bien entendu, ces barrages ralentirent considérablement l’apport de marchandise vers Rivesonge et les environs, ce qui ne fit pas le bonheur des marchands. Même l’Ordre d’Élode dû se prêter au jeu et passer sous les interrogatoires de l’ordre de Saint-Brévall.
Brumelance 4 2016
Chronique 1:
Douzième jour de septembre 116
Cela faisait plus d’un mois que les fanions de Chastel et de l’Ordre Oberois flottaient au pied des murs d’Haut-Roc, capitale imprenable de Mésière.
Du haut des murailles, les formes oppressantes des pointes de lance et des engins de siège rappelaient chaque jour à ceux qui s’y aventuraient que la mort n’était jamais bien loin. Et pourtant, à l’intérieur des murs, le chant des troubadours envahissait les rues et l’alcool coulait à flot, alors que l’ambiance n’était pas du tout aux réjouissances. Tout cela parce que quatre jours auparavant, l’intendant de la capitale avait reçu une missive écrite de la main du comte Viktor d’Hardoise, qui commandait la cessation du rationnement des denrées alimentaires et la mise sur pied d’une grande fête. Une fête qui n’aurait de cesse que lorsque plus aucun Chastelois ne serait visible à l’horizon.
Une autre extravagance du comte, un caprice auquel il s’était soumis, comme tous les autres, parce qu’il savait ce que cela coûtait de désobéir à Viktor d’Hardoise. Un festin fut organisé, tous les habitants célébraient , sans trop savoir pourquoi. comme si ils célébraient une victoire acquise et une paix assurée. Même le Duc François Duval, que personne n’avait vu depuis le début du siège, fit une brève apparition publique dans le courant de la fête pour se joindre à son peuple, ce qui fut perçu par certains comme un signe rassurant.
C’est à l’aube du treizième jour de septembre 116 que Ser Damien Isvalde de Lautrec vit poindre à l’horizon la silhouette courtaude de celui qu’il savait son ennemi qui galopait à sa rencontre. Haut perché sur son canasson, transpirant la nonchalance dans sa chemise absurdement colorée, le comte d’Hardoise se tenait à nouveau devant lui, affichant un air suffisant qui masquait à peine ses traits fatigués. À la surprise générale, il n’était pas venu de la cité, mais bien de l’est du camp de siège, accompagné d’une délégation d’une dizaine d’hommes et de femmes, sous le couvert du drapeau blanc. Pour négocier la reddition, sans doute, comment pouvait-il en être autrement.
Et pourtant, ce jour-là, Viktor d’Hardoise ne mentionna pas le mot reddition. En fait, les mots qu’il prononça, bien peu de gens ne furent en mesure de s’en souvenir. En effet, il n’eut qu’à pointer une silhouette décorant la muraille du château. Au loin, on entendait pester Christian de Banffre, Héritier légitime de Chastel, alors qu’il se balançait, pendu par les pieds à la muraille de Haut-Roc. La négociation était ainsi scellée. Ce qu’ils retinrent ensuite, c’est la voix de Ser Damien, commandant des forces de l’unification, qui ordonnait le retrait des troupes de Chastel et de Langegarde du territoire de Mésière, épargnant ainsi la vie de l’héritier de Chastel.
Enfin, ce dont on allait se souvenir dans les livres d’histoires, c’est la date où les forces de Sémont de Banffre subirent leur première défaite.
Treizième jour de septembre 116
Jour de la libération de Haut-Roc
Dernier jour des célébrations en l’honneur du héros du peuple.
Celui qui avait contré une invasion et vaincu une armée sans qu’aucun sang ne soit versé. Un homme issu de la roture qui s’était vu affublé de ce sobriquet par un rival cyrian et qui en avait tellement aimé la consonance qu’il l’avait ensuite repris.
Chronique 2:
Depuis le mois d’août, des escarmouches avaient éclatées tout autour des campagnes de Valorie. La commandante des armées de l’unification: Victoria Isvalde, avait ordonné le saccage et le pillage des villages de Valorie. Coupée de son ravitaillement en août par les troupes de Stahl, il n’y avait pas d’autre choix pour bien entretenir ses rangs et ainsi assurer son avancée.
Face à une invasion coordonnée, Éléanne Mélidor, Duchesse de Valorie avait regroupé l’essentiel de ses forces près des enceintes de la ville de Marcenne.
Hormis les quelques éclaircie de lumière qui perçaient le ciel du matin du 14 septembre 116, rien ne laissait présager une douce journée d’automne. Les troupes sous le commandement de la Comtesse de Lautrec étaient postées tout autour de la ville attendant l’heure véridique.
Les derniers préparatifs avant la bataille étaient en cours de part et d’autres des plaines de Marcenne. Faisant face à près d’un millier d’hommes, tous en armure et prêt pour la bataille. Seulement 500 mètres séparaient les antagonistes de leurs adversaires. La Comtesse Mélidor, inquiète du sort de son héritage et de sa patrie, avait des forces inférieures. Près de 700 hommes tout au plus.
La Comtesse de Lautrec, Victoria Isvalde s’adressa à ses forces:
«Mes amis, aujourd’hui nous faisons face à une seigneurie guidée par la corruption, guidée par des gens qui ne respectent pas l’humanité et sa lumière. Que la justice soit faite! Brador pardonnera nos frères aveuglés et tentés par la facilité. Unis nous vaincrons! »
La comtesse, hardie par les clameurs de ses fidèles, sonna la charge brandissant sa lance de Ferargent. L’air droite et juste, ses actes étaient justifiés par sa foi en les ordres de son suzerain. Sémont de Banffre.
Surgissant des bois de l’est, la bannière du Jaspe accompagnée d’une myriade de mercenaires et d’archers Valorois encochaient une première salve.
Chevauchant un destrier survolté, Frizt du Jaspe revêtait l’armure aux motifs caractéristiques à sa noble famille drasilienne, l’acier noirci avec des appliqués de cuirs rouge sombre. Campé par sa garde personnelle ainsi que des douaris vêtu de bleu et de jaune, ils se chargèrent d’aller à l’assaut du poste de commandement.
Une première volée de flèche cribla les écus et les armures de l’armée d’unification. Une précision meurtrière heurta près d’une trentaine d’homme, les clouant au sol. Malgré cette pluie de trait, la charge était implacable. Tremblant sous les sabots d’une cavalerie qui aurait tôt fait de les anéantir. L’infanterie de Valorie aura subie ses pires pertes à la première charge. L’espoir des Valorois s’estompait à mesure que les leurs tombaient piétiné par les chevaliers.
Malgré l’apport des alliés drasiliens et des chevaliers de l’Ordre de la Flèche de Rivesonge, la vigueur et l’ardeur des chevaliers de Lautrec ne semblaient pas avoir de fin. Puis vint par l’ouest une force inattendue, arborant un étendard sur lequel flottait un Faucon noir. Deux cent cinquante mercenaires débarquaient en plein milieu de la bataille. Le front ouest était gardé par des forces de Cyriandes. Jusqu’ici très peu présente sur le champs de bataille. les troupes des condottieres de Ravène, Emiliera et Valichi semblaient protéger les arrières de l’armée sans plus.
Ce renversement de situation changea l’issu de la bataille de Marcenne. Les Fauconnoirs obligèrent les forces de l’unification à battre en retraite.
Ils avaient ainsi gagné leur titre et leur terre à Valorie.
Chronique 3:
Il s’agissait d’une journée remplis de deuil pour les suivants de l’Ordre de Saint-Brévall à l’intérieur de la Cathédrale du Roque, château-fort ecclésiastique de la province de Rocquefer, en Langegard. En ce 10 septembre, dans la ville-pilier, tous pleuraient la fin tragique du Grand Inquisiteur Clément de Lioncourt, mort à Rivesonge quelques semaines auparavant. Plusieurs centaines d’individus s’étaient rejoint dans l’enceinte de la pièce maîtresse de la cathédrale afin de rendre un dernier hommage à la vie de Sir de Lioncourt.
Bien que les méthodes employées par le feu Grand Inquisiteur de l’Ordre étaient remises en questions par plusieurs provinces externes, à l’intérieur de Rocquefer, Clément était reconnu de son vivant comme un véritable héro. Ainsi, il n’était pas surprenant de voir autant de figure d’importance de la société langegardoise assister à ses obsèques. Le Pontife Percile lui-même était présent afin de réaliser un dernier discours commémoratif en l’honneur du défunt inquisiteur à la fin des célébrations:
« En ce jour solennel, nous disons aurevoir à un de nos frères, champion parmi les siens, héros des légendes à venir. Que ses exploits restent à jamais gravé dans les analles de notre histoire et que son âme, aussi radieuse soit-elle, puisse rejoindre l’Empereur et ses Archons à l’intérieur du Sanctuaire des Cieux, loin des impuretés de ce monde. Sir Clément de Lioncourt, premier du nom, était un valeureux défenseur de notre foi, l’unique foi. Guerrier et prêcheur du divin Brador, jamais il ne laissa le doute s’emparer de sa conscience. De part ses exploits, il saura avoir une place de choix aux côtés de son patron, l’Archon Brévall, et des champions passés. Ainsi, que son repos soit mérité et que son devoir soit passer au prochain initié. Car le Bras de Brévall, le Bras de la Justice ne dort jamais. Lorsque de nos gardiens s’endort, un autre s’éveillera pour prendre sa place légitime sous la lumière du Saint. Que l’ancienne lumière face place à la nouvelle, encore plus radieuse que la précédente. »
Un silence se fit alors entendre dans la salle. Tel que la coutume le voulait, au décès de chaque grand inquisiteur de Brévall, un successeur devait être nommé par l’Ordre, afin de préserver la résilience de l’ordre chevaleresque ainsi que son inébranlable vigueur en la foi Bradorienne. Ainsi, à la suite du discours du Pontiffe, les grandes portes de la cathédrale s’ouvrirent.
Une silhouette rentra dans la salle, brisant le silence, elle s’avança à l’avant de tous. Vêtue d’une longue robe noir, son visage était recouvert d’un heaume ornemental. Accompagné de deux membres cardinaux, le Cardinal de Mornecourt et celui de Rocquefer, l’initié s’arrêta aux côtés du Pontife, avant que les cors ne résonnent.
Plusieurs rumeurs circulaient en Langegard sur ce nouveau champion, mystérieux, inconnus de tous. Ancien membre du haut conseil d’Obérois en Mornecourt, cet individu promettait d’introduire une nouvelle doctrine à l’intérieur de l’Ordre de Saint-Brévall. Comment allait-il guider ses confrères, quelle cause portera-t-il?
Personne en cette journée n’aurait pu le dire. Reste que, avant la fin des obsèques, cet individu masqué promis une chose au peuple Langegardois; rétribution pour la mort de Sir de Lioncourt…
Chronique 4:
On dit que l’acier ne ternit jamais en Stahl…
Il y a de cela près d’un an, le nouvel Uberst, roi de Stahl, Reinhardt II était couronné après le décès de son père. Sous la tutelle de l’un de ses fidèles généraux, Jarod de Bûrgwall, celui-ci avait su naviguer à travers son nouveau rôle de suzerain du royaume de l’acier. Avec l’aide de ses conseillers royaux, il a réussi à éviter la famine dans son royaume et ses forces armées se sont avérées critiques dans le déroulement de la Guerre de l’Unification à l’intérieur de la Marche Exilée.
Toutefois, la résilience de ce jeune roi allait être mise à l’épreuve face aux obstacles qui allaient désormais se dresser contre lui. Le 8 septembre 116, la veille suivant l’introduction d’un nouveau conseiller royal en provenance du Dôme d’Himmelfarh, un évènement atroce se produisit dans l’enceinte de la forteresse de Bürgwall. Dans les quartiers personnels du général et conseiller Jarod, ce dernier fut retrouvé sans vie. Dans son torse se retrouvait une dague aux emblèmes d’Akkar, principal apôtre de Vineren prié en Stahl. Bien sur, immédiatement, les gardes et autres résidants de la forteresse associèrent ce meurtre au Dôme d’Himmelfahr, justement un sanctuaire voué au culte d’Akkar. Avec l’élection d’un de leur principaux dévôt au conseil royal, tous les éléments semblaient pointés dans cette direction.
Il ne fut pas long avant que l’entièreté du conseil et ensuite la totalité du royaume fut mise dans le chaos suivant cette nouvelle. Évidemment, les opinions furent très partagées concernant le suspect derrière la mort, mais également la mort elle-même. Plusieurs suspectaient le général Jarod d’avoir lui-même organisé la mort du précédant Uberst de Stahl, Reinhardt I. Les fourches langues de Stahl avaient entachées la réputation de ce grand commandant au fil des derniers mois. Bien qu’il ne s’agissait point du plus grand diplomate sur le conseil, il avait su gagner la confiance du nouveau roi assez tôt, peut-être trop tôt.
À travers la confusion et la division de son peuple, le jeune roi ne pu faire le deuil de la perte de son mentor pendant bien longtemps. Quelques jours après la mort de celui-ci, Reinhardt II ordonna le replis de ses troupes stationnées dans la Marche Exilée afin de consolider son royaume. Bien sûr, la manoeuvre allait demander des semaines avant de se réaliser. Reste que la retraite des troupes Stahliennes dans le conflit de l’Unification pouvait changer bien des choses sur le dénouement de celui-ci.
Chronique 4:
On raconte dans plusieurs récits folkloriques et historiques du continent d’Élode que les astres ont des incidences marquées sur les déroulements naturels de notre monde. Plusieurs cataclysmes passés se sont déroulés alors que des astrologues avaient noté des phénomènes stellaires particuliers. De plus, la plupart des érudits et mystiques du continent ne peuvent nier le fait que les cycles lunaires ont fait fluctuer les différents courants de Brume au passage du temps.
Le dix-septième jour du mois de septembre de l’an 116 marque la dernière pleine lune avant le changement de saison, l’Équinoxe d’Automne. Tous le savent, la saison chaude tire à sa fin et bientôt la nature commencera lentement à s’endormir en vue de la rudesse de l’hiver. En Rivesonge, plusieurs regroupements se préparent déjà pour cet hiver, qui s’avèrera des plus glacial. Ils se préparent également en vue de quelque chose de plus sinistre, de plus sournois, qui contrairement à la nature, se réveille progressivement, depuis plusieurs mois, d’un sommeil long de cent ans. Instinctivement, plusieurs résidents de Rivesonge appréhendent la dernière pleine lune de l’été, car celle-ci pourrait présager un terrible changement, un changement plus permanent que l’hiver…
Déjà les hordes de celui qu’on surnomme le Maître convergent dans l’ancien Duché damné de Valterne. Prêt a répondre aux demandes de leur seul seigneur, les généraux du Maître, abominations de la nature ou marqués, à l’origine de simple mortel, dirigent les immondices composant son armée. Ils avancent, semant le chaos dans la région entourant l’avant-poste de Rivesonge. Toutefois, malgré les doutes qui planent, nul ne sait réellement quelles sont les véritables objectifs du Maître et de ses suivants…
Ainsi, alors que plusieurs se préparent au pire, un évènement insoupçonné se produisit à l’avant-poste de Rivesonge quelques jours avant cette fatidique pleine lune. Un regroupement modeste formé de cinq individus vînt, au milieu de la nuit, reporté en Rivesonge une énorme pierre, un obélisque sur laquelle était gravé plusieurs runes. Il ne faisait aucun doute que le Garderune avait su retrouver sa place au sein du village. Toutefois, les quelques individus éveillés durant la nuit du neuf septembre purent difficilement discerner les couleurs des bannières des hommes ramenant cet artéfact. S’agissait-il véritablement de l’Ordre d’Élode? Si oui, qu’en était-il des opérations à la Brumelance? Quelles sont les motifs de cette dernière action?