L’histoire de Brumelance se veut une œuvre en constante évolution, où la notion de vérité n’a de valeur que pour ce que l’on considère comme véritable. L’interprétation des événements marquants est souvent l’œuvre de ceux qui y ont survécu. Les rares traces de vérité se cachent dans ce que l’on appelle: Les Songes de Lumière. Ces textes, aux origines diverses et variées, figent un événement, une période, un lieu, une personne, en un repère authentique et plausible, même s’il peut être considéré mystique. La validité d’une telle vérité doit être la conséquence de l’accord consensuel de la Guilde des Passeurs, protectrice des vérités.
Le commencement
Dans un univers de tous les possibles, où le rêve et le tangible partageaient le monde, une colère sourde vrombissait et les ténèbres engloutissaient le monde. La clarté fit place à un drap gris enveloppant les terres et les mers. De ces nuages éthérés émergèrent les espoirs des uns et le courroux des autres. L’âge de brume n’a laissé que peu de traces, mais l’on sait que tout y a commencé.
Les jours anciens
L’histoire jusqu’ici répertoriée des pays d’Élode ne comporte qu’une vingtaine de Songes de Lumière sur la période précédant l’Empire Mévosien.
De ces songes, on rapporte:
- La fondation de Drasil
- L’ascension de Werden
- L’exil du Malandre
- Le serment de Cyriande
- La découverte du Berceau
- L’illumination de Mévose
Les Songes de Lumière
D’un poème effervescent à une sculpture ornant une salle de trône, ils sont les ancres du passés pour les enfants d’Élode. À la manière des archives les plus garnies du continent, les Songes de Lumière dévoilent à qui veut bien les découvrir, les origines des uns, les vices passés des autres, les rivalités qui perdurent et le triste sort des oubliés.
La brume
Nul ne sait son origine, rares sont ceux qui considèrent son potentiel de destruction. Le brouillard enveloppant les landes du monde connu se déplace de manière imprévisible. Depuis la tempête de la chute, aucun être foulant le sol du continent n’a pu vivre en paix. La peur de l’inconnu, la peur de ce qui ressort de cette source de désolation oriente les décisions des puissants du monde vers les territoires qui s’en éloignent.
L’Empire
L’humanité déchirée à travers les âges en plusieurs royaumes, vit l’ascension d’un ordre social nouveau. Engendré par l’émergence d’une foi qui contraste avec celle du Cycle des Quatre. Le clergé de Brador se développa à partir du sud-ouest du continent. Plusieurs prêcheurs étaient envoyés à travers les deux royaumes afin de sensibiliser les masses à la pertinence d’unir l’humanité et ses alliés en un seul et grand empire afin de faire face aux menaces extérieures du continent.
Tôt dans la formation de l’empire, un sénat fut érigé et devint le pôle de décision central qui assurait que chacune des nations avait son mot à dire dans les décisions impériales.
L’ambition déchue
Une période de 600 ans marqua l’Âge Impérial Bradorien. Des Songes de Lumière, retrouvés après la chute par les scribes de l’Arche, dévoilent de façon erratique les événements ayant mené l’empire au bord du gouffre. De ce qu’on peut en déchiffrer, il y eut une mystérieuse apparition à l’ouest de ses terres. Une conscription massive des hommes en âge de combattre fut déclarée sur tout le territoire impérial. L’empire se vida en à peine deux hiver de la plupart des hommes de plus de 16 ans. Lorsque la lutte contre la masse de l’ouest vint à sa fin, la joie de la victoire laissa promptement la place à l’amertume
La Chute
L’écueil des armées impériales fit naître un âge de chaos et de complots égoïstes visant à sauver les ruines et les miettes de ce que fut l’empire. La menace de l’ouest, qui engloutit presque la totalité de l’armée impériale, déferla sur le pays. Apportant son lot d’accablements, un événement connu par le Songe de Lumière, nommé le Cri d’Hëriondel, marqua la fin officielle de l’empire. Les chants et les contes qui laissent suinter les bribes de cette histoire font écho à une armée immaculée de lumière ayant détruit le Pilier de Mévosque.
L’année sombre
Une année teintée par la lueur d’un astre en déclin. De par le monde, on ne voyait qu’une pâle lueur de ce qui était appelé Soleil. L’été devint un automne en plein mois d’août. Les premières neiges s’effondraient au sol dès la fête des moissons. Pris de cours, la roture s’affola, les seigneurs paniquèrent et les rois sombrèrent dans une détresse que l’on ne pourrait imager avec le poids des mots.
Plusieurs opportunistes y virent l’occasion inespérée de détruire leur ennemi jusqu’ici non-déclaré. C’est ainsi, par un torrent de flammes et d’acier, que les plus forts sortirent du lot des accablés et achetèrent par le sang quelques semaines de bons jours. C’est lors de cet âge que des récits firent leur apparition, fusant de toutes parts. Faisant écho à des apparitions de créatures étranges durant la nuit, la rumeur de mort engloutit rapidement toute la région. Les villages étaient épargnés au début… puis on racontait comment certains villages furent déchiquetés par le brouillard de mort. Ainsi commença le Tourment.
Le Tourment
De tous les supplices qu’a connu le continent d’Élode, l’année sombre n’en était que la prémisse.
Les années suivantes furent marquées par la chute des structures ayant permis l’édification de la civilisation. Des grandes cités d’antan, il ne restait plus que des ruines en décrépitude. La violence et la destruction laissaient maintenant place au vide silencieux des landes. Ce sont les plus croyants qui ont pu échapper aux vents de mort. La rumeur qu’il y avait un moyen de se protéger des vents de brouillard fit son apparition. Des voyageurs issus des cités de Cyriande apportaient avec eux l’espoir d’un jour nouveau.
L’éveil
Cela fait cinq hivers qui passent sans que la nuit ne laisse s’échapper les immondices issus du brouillard. À ce qu’on entend dans la noirceur, les nuits se sont calmées dans les bois du pays de Valterne. Les passeurs de l’ordre d’Élode rapportent moins de mésaventures. Les convois de marchandises subissent moins d’incidents. Tout jusqu’ici laisse croire en un avenir meilleur. Est-ce un simple redoux des vents de mort?