Un peu d’histoire

Jadis existait dans le duché de Durance un haut lieu de commerce régional nommé le Carrefour des Astres. Bénéficiant de la protection des forces ducales, les marchands les plus influents de l’époque s’étaient regroupés là-bas afin de simplifier les importations et les exportations de marchandises dans la région. Le Carrefour était le plus haut lieu de commerce de toute la Marche Exilée

Il se trouvait au Carrefour une panoplie de marchands, de négociants et de caravaniers qui, chaque jour, faisait rouler l’économie régionale. En plus des bourgeois y faisant richesse, le Carrefour était aussi le lieu d’affaires d’une myriade de gens de métiers cherchant à tirer leurs épingles du jeu. Manutentionnaires, taverniers, mercenaires, scribes, ébénistes, palefreniers et forgerons travaillaient tous chaque jour afin de fournir la main-d’œuvre nécessaire à la prospérité du Carrefour.

Le Carrefour des Astres à toujours été géré par les guildes marchandes qui y font affaires. Ces négociants et leurs représentants se sont historiquement assurés de conserver un semblant d’ordre et de bonne entente afin d’éviter que la noblesse environnante ne vienne s’arroger les fruits de leurs négoces. Bien conscient de leurs devoirs féodaux, les Guildes se sont toujours assuré de verser leurs lots de taxes à leurs seigneurs. Les nobles recevaient leurs coffres de redevances, les Guildes conservaient leurs monopoles.

Les Guildes faisant affaire dans le Carrefour n’étaient pas toutes originaires de la Marche Exilée. Natives d’un peu partout, ces guildes vinrent amalgamer de force une multitude de traditions et de manières dans le paysage de Durance ce qui transforma le Carrefour en une soupe de culture et d’allégeances politiques variées.

Au début de l’été de 118, le Duc de Durance, assisté par l’armée langegardoise et quelques factions de Valterne, saisit le contrôle du Carrefour des Astres. À l’époque, le Duc de Durance menait une large campagne politique afin de rallier les marcheurs à la cause de la souveraineté de la Marche Exilée. Afin de s’assurer que les opérations du Carrefour des Astres allaient servir les intérêts de la Région, le Duc fit instaurer un gouverneur et un sénéchal à la tête du Carrefour. Le Duc nomma son fils unique au poste de sénéchal. Le leader de la faction la plus proche du Fils du Duc, située en Rivesonge, fut nommé gouverneur

Durant la saison estivale de l’an 119, la régence du Carrefour des Astres fut donnée à l’Ordre d’Élode dans le cadre de négociation diplomatique. Sous leur joug, les affaires ont continué de bon train. Malheureusement, tout cela était bien trop beau pour être vrai

La Plainte du Néant et l’abandon du premier Carrefour

Lorsque les vents de brumes furent chamboulés durant la Plainte du Néant, le tracé de plusieurs routes commerciales se retrouva entravé par moult périls mortels. Par conséquent, les caravanes qui circulaient jadis vers et à partir du Carrefour ont cessé leurs voyages. Les marchands de l’endroit ont organisé des expéditions afin que soient découvertes, balisées et exploitables de nouvelles routes. Malheureusement, cette recherche s’est éternisée et rapidement, le Carrefour fut abandonné.

Le duché de Durance n’avait évidemment pas été le seul duché accablé par le déplacement des vents de brumes. Toute la Marche Exilée était chamboulée et un peu partout, les maisons nobles et bourgeoises, les preux, les vaillants et les gueux se sont relevés les manches pour faire face à l’adversité. Une fois de plus, l’esprit souverain de la Marche Exilée enflamma le cœur des hommes et des femmes des duchés et bientôt, Ravière, Chastel, Valorie et Durance se sont relevés, plus unis que jamais

C’est dans ce climat de fierté renouvelée qu’une guilde de marchands de Ravière descendit la Rivière des Ducs jusqu’au village riverain de Bray. Cette modeste bourgade était située à l’embranchement de la rivière qui s’enfonçait dans Belfort. Le village avait même un vieux bac à traille désaffecté. Géographiquement, Bray était en plein cœur de la Marche Exilée. Le potentiel commercial de ce village était immense. Ne reculant devant aucune adversité, la guilde de marchands alla pétitionner les nobles régionaux, rallia à sa cause les citoyens avoisinants et envoya des invitations à leurs confrères commerçants. C’est ainsi que le Carrefour de Astres revint à la vie.

Tout n’était pas rose dans la région. Loin des capitales des duchés marchands, l’influence des ducs et de leurs soldats était très faible. Le duché de Danteigne était encore hanté par les brumes depuis la chute de Lacroix et les forces ducales qui avaient survécu à la chute de la capitale s’étaient enclavés dans quelques villages isolés. Il n’y avait plus personne pour assurer la paix dans les contrés du Duché. Par conséquent, plusieurs groupes de brigands se sont formés et ont élu domicile à l’ouest du duché. Malgré les aléas de quelques chevaliers errants ravièrois descendant parfois aussi loin qu’en Danteigne, les marchands du Carrefour ont compris rapidement que plusieurs pattes devraient être graissées

Nouveau carrefour, nouvelles règles

Depuis sa fondation il y a de cela quelques mois, le Carrefour des Astres n’a cessé de gagner en prospérité. Afin d’assurer que les affaires roulent rondement, de lourdes sommes sont versées, chaque mois, aux divers groupes de marchands et de brigands de la région. Ça coûte cher d’opérer le Carrefour mais malgré tout, c’est largement rentable.

Évidemment, là où il y a l’homme, il y a de l’hommerie et rapidement, la discorde s’est emparée des relations entre les guildes de marchands. Manigances et coups bas entre marchands, complots foireux et attaques de convois de marchandises sont devenus de plus en plus fréquents. Si le nouveau Carrefour des Astres allait survivre, il fallait que quelqu’un s’impose avec une poigne de fer dans un gant de velours. Il fallait trouver un gouverneur et, pour représenter ce dernier, un sénéchal

En quête d’un nouveau gouverneur

En juillet 122, Sagaramor dit « le Franc », un gentilhomme marchand bien établi dans le Carrefour de Astres, fut nommé Sénéchal et fut envoyé à Rivesonge afin d’y trouver un gouverneur digne et capable.

Les connétables du Carrefour

Le Gouverneur – Maître du carrefour

Le Gouverneur est celui qui exploite le Carrefour et s’assure de sa prospérité. Qu’il soit le représentant d’une coalition ou une leader solitaire, il est la figure d’autorité qui fournit la main d’œuvre et celui qui encaisse les fruits de ses investissements. Le Gouverneur est responsable de fixer les taux de taxes et d’entretenir de bonnes relations avec les guildes marchandes.

Afin de représenter son titre dignement, le Gouverneur se verra remettre un noble étendard. Cet étendard devra être accroché sur la bâtisse où réside le Gouverneur, à la vue de tous.

Le Sénéchal – Main droite du Gouverneur

Le Sénéchal est l’administrateur du Carrefour. C’est un personnage non-joueur qui veille aux opérations quotidiennes du lieu commercial et met en œuvre les décisions prises par le Gouverneur. 

Les marchands – Influents et ratoureux 

Les marchands faisant tourner le Carrefour de Astres sont organisés en guildes. Ils sont les roitelets de la région et s’assurent que tout tourne rond. Coute que coute. S’il faut verser un pot de vin, qu’il en soit ainsi. S’il faut saboter un concurrent, aux grands maux, les grands moyens. Les marchands ne manquent pas de moyens pour parvenir à leurs fins et ils sont tous animés par les impératifs carnassiers d’un capitalisme des plus sauvages.

Les brigands – Menaçants et nombreux

Les brigands de la région sont les fiers-à-bras du Carrefour. Ce sont à la fois les justiciers et les tortionnaires. Malgré leur avarice rampante, ces brigands savent qu’ils ne peuvent pas passer leur temps à trahir tout le monde. Par conséquent, plusieurs compagnies de brigands ont sécurisé des ententes à long terme avec les marchands qui leur ont offert les meilleures affaires. Dénué d’une quelconque notion de déontologie, ces brigands sont violents mais efficaces. Là où ils se trimballent, les affaires tournent calmement. Jusqu’à ce qu’un voyou ne s’aventure sur leurs territoires…

Imposer la loi et l’ordre

Le Carrefour de Astres opère à l’année longue. Les cargaisons circulent, elles sont taxées et expédiées. Peu importe ce qu’il faut faire pour assurer les affaires, les marchands ne reculent devant rien. Cet acharnement n’est pas toujours à l’avantage des commerçants dont les biens ne font que passer par le Carrefour.

Première règle – Tout passe par le Carrefour

Tous les marchands qui font commerce à Rivesonge n’ont d’autre choix que de faire passer leurs cargaisons par le Carrefour de Astres. C’est par là que toutes les routes convergent et que c’est de là que part la seule route sécuritaire vers Rivesonge.

Second règle – Le coût de faire affaire

À chaque cycle, il est assumé que chaque groupe officiel fait affaire, d’une quelconque manière, avec le Carrefour des Astres. De ce fait, un tarif de passage de six (6) pièces d’argent leurs est facturés durant la résolution de leurs actions de géopolitiques

Troisième règle – Placer ses pions

Afin de s’assurer que les affaires soient menées avec un minimum de rigueur, le Gouverneur doit s’assurer de fournir, à chaque événement, suffisamment de vaillants manants pour éviter que les marchands n’aient à recruter parmi les malfrats.

Pour ce faire, à chaque cycle, le Gouverneur devra fournir un minimum de 20 cartes d’action de main-d’œuvre. Lorsqu’il fournit ces main d’oeuvres, le Gouverneur s’assurer qu’il recevra sa part des recettes du Carrefour

Le Gouverneur aura aussi la liberté de fournir plus de main d’oeuvre s’il le désire, augmentant temporairement son influence sur le Carrefour.

Quatrième règle – Les amis haut placés

À partir du moment où le Gouverneur s’est conformé à la troisième règle pour un événement donné, celui-ci s’est assuré d’avoir une influence suffisante sur les affaires du Carrefour de Astres pour pouvoir avantager ses alliés. Le Gouverneur pourra assurer un tarif préférentiel à un certain nombre de groupes officiels de son choix.

En accord avec la troisième règle, si le Gouverneur fournis :

Nombre de cartes d’actions de main d’oeuvres	Rabais qu’il peut octroyer
20	– Deux (2) pièces d’argent à dix (10) groupes officiels – Quatre (4) pièces d’argent à six (6) groupes officiels
25	– Deux (2) pièces d’argent à douze (12) groupes officiels – Quatre (4) pièces d’argent à huit (8) groupes officiels
30	– Deux (2) pièces d’argent à quatorze (14) groupes officiels – Quatre (4) pièces d’argent à dix (10) groupes officiels
35	– Deux (2) pièces d’argent à seize (16) groupes officiels – Quatre (4) pièces d’argent à douze (12) groupes officiels
40	– Deux (2) pièces d’argent à dix-huit (18) groupes officiels – Quatre (4) pièces d’argent à quatorze (14) groupes officiels

Cinquième règle – Faire choux gras

Si le Gouverneur s’est conformé à la troisième règle, il est aussi en droit d’augmenter de deux (2) pièces d’argent le tarif imposé à autant de groupe qu’il ne le désire

Sixième règle – La part du lion

Les marchands et le Gouverneur se partagent les revenus générés par les affaires menées au Carrefour de Astres.

À chaque cycle, les Guildes Marchandes empochent la moitié des revenus du Carrefour. Cette somme ne peut jamais être en deçà de cinquante (50) pièces d’argent.

Si le Gouverneur s’est conformé à la troisième règle, il empoche le reste de la cagnotte.

Si le Gouverneur manque à son devoir, les marchands vont s’organiser pour pallier aux manques d’effectifs et ils garderont tous les profits pour eux

L’étendard du Gouverneur

Afin que le Gouverneur du Carrefour de Astres soit reconnu de tous, un étendard lui sera remis.

Cet étendard devra être suspendu sur l’édifice ou réside le Gouverneur de manière à être facilement reconnus.

Les visites du Sénéchal

À chaque cycle, le Sénéchal du Carrefour de Astres voyage jusqu’à Rivesonge afin de rencontrer le Gouverneur.

Samedi midi – Arrivée du Sénéchal

Le Sénéchal se rendra à Rivesonge dans les environs de midi afin d’y rencontrer le Gouverneur. Il aura en sa possession le Coffre du Carrefour contenant les revenus du dernier cycle. En fonction des circonstances, la route empruntée par le Sénéchal peut varier. La protection du Sénéchal à son arrivée en Rivesonge relève entièrement du Gouverneur.

Durant cette réunion, le Sénéchal remettra au Gouverneur les revenus du dernier cycle. 

Brunante du dimanche – Départ du Sénéchal

C’est à la brunante du dimanche que le Sénéchal reprendra la route pour le Carrefour. En assumant que le Gouverneur aura été capable de s’acquitter de la troisième règle, il pourra remettre au Sénéchal une liste conforme à la quatrième et à la cinquième règle
Tant et aussi longtemps que le Sénéchal demeurera en Rivesonge, le Gouverneur devra veiller à sa sécurité et à celle de ses avoirs. Ce n’est qu’une fois que le Sénéchal a été escorté hors de la région que les décisions et le trésor sont assurés.

Quelques détails supplémentaires

Le Gouverneur est entièrement libre de faire comme bon lui semble pour rassembler les 20 main d’oeuvre nécessaires à chaque jeu. Il peut s’allier avec des marchands et même acheter la main d’oeuvre nécessaire à d’autres regroupements si nécessaire.

Tous les participants peuvent contester le Gouverneur et essayer de lui ravir son poste. Il n’y a pas de système spécifique pour détrôner celui-ci. Vous êtes libres d’utiliser tous les moyens dont vous disposez pour parvenir à vos fins. Notez d’ailleurs que de voler l’étendard n’est pas suffisant. C’est un symbole, rien de plus.

Le Carrefour des Astres est isolé du système de géopolitique. Il ne peut être affecté par celui-ci (impossible d’attaquer ou de piller le Carrefour via des actions géopolitique). Par contre, l’évolution du scénario en réponse aux événements ayant lieu peut très bien venir altérer le mini-jeu. Que ce soit par l’ajustement du coût en main d’oeuvre ou par l’apparition de mini-quête contextuelle

Le Sénéchal est représenté par un personnage d’immersion. L’objectif ici étant d’assurer un encadrement adéquat du mini-jeu. Malgré le personnage et sauf en cas de force majeure, le Sénéchal sera toujours loyal au Gouverneur en place.

Le coffre que transporte le Sénéchal durant sa visite n’est pas l’équivalent d’un coffre de groupe. Ce n’est qu’un vulgaire objet décorum. Il peut être volé et son contenu peut être accédé en tout temps par tous les participants y ayant accès.